Actualité Artificialisation des sols

Le béton grignote l’Europe

Un grand jardin, un nouveau contournement routier, un parking relais construit à côté de la nouvelle station de métro… nos modes des vies modernes prennent beaucoup de place. 4,2 % de l’Europe est aujourd’hui artificialisée par l’homme. A priori, cela laisse 95,8 % de la nature en paix. Mais la donne est plus compliquée.

Publié le 26 novembre 2019 à 07:08

Les sols artificialisés comprennent seulement les sols bâtis (logements, magasins, usines), les sols revêtus ou stabilisés (routes, parkings, voies ferrées…) et certains sols non imperméabilisés mais artificiels (jardins, chemins, terrains de sport…). Nous utilisons en fait de nombreuses autres ressources : énergie, matières premières, eau, qui consomment de l’espace lors leur prélèvement et de leur transformation. Eurostat en tient compte et parvient ainsi à calculer notre empreinte au sol. En moyenne, un Européen utilisait 672 mètres carré de terres en 2015.

Mais tous les pays ne se valent pas : un Français utilise presque deux fois plus de terres qu’un Britannique, mais trois fois moins qu’un Finlandais ! Et ce n’est pas tout : nous consommons aussi des terres pour nous nourrir. L’agriculture occupe ainsi 51 % du territoire français, et perturbe d’autant les écosystèmes, même si certaines cultures durables ne sont pas néfastes à la biodiversité. Pour être complet, il faut enfin ajouter nos importations, qui consomment presque 15 millions d’hectares à l’étranger, selon l’ONG World Wild Fund (WWF), soit plus d’un quart de la superficie de la France métropolitaine.

Problème, malgré le ralentissement structurel de la croissance et de la démographie, l’artificialisation se poursuit. En Grèce par exemple, les sols artificialisés ont augmenté de 17 % entre 2009 et 2015, alors que la population a baissé de 2 % sur la même période !

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En France, les trois quarts des espaces artificialisés entre ces dates se situent dans des communes "non tendues", c’est-à-dire des zones où il y a déjà beaucoup de logements disponibles. Nous menons donc la vie dure à nos terres, alors qu’elles sont indispensables à notre alimentation, qu’elles abritent un quart de la biodiversité mondiale, et qu’elles jouent un rôle majeur pour limiter les inondations et pour capter du carbone. L’Union européenne espère ne plus artificialiser aucune terre d’ici à… 2050. Un objectif bien peu ambitieux.

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