Alain Lamassoure : “Le grand bluff grec”

Alors que le Premier ministre grec Alexis Tsipras vient d'annoncer devant son peuple son désir de ne pas renoncer au referendum, demandant même aux Grecs de dire non aux mesures d’austérité préconisées par l’UE, le député européen PPE Alain Lamassoure croit toujours au ...bluff à la grecque.

Publié le 1 juillet 2015 à 15:32

“La Grèce nous fait perdre du temps, à Bruxelles, avec ses problèmes, qui ne sont pas en mesure de faire exploser la zone euro. Elle nous fait perdre du temps depuis trop longtemps déjà, alors que l’Union européenne devrait s’occuper des vrais sujets, des vrais problèmes : la Russie, l’immigration, la politique de défense.”
Lors d’une rencontre avec des journalistes de l’Association des Journalistes Européens (dont VoxEurop.eu est membre), le député européen Alain Lamassoure, membre du mouvement Les Republicains, Parti Populaire Européen a commenté ce qu’il appelle le “bluff grec”.
Pour Alain Lamassoure, Président de la commission spéciale du Parlement européen (PE) sur les rescrits fiscaux, également membre de la commission du PE en charge des questions économiques et monétaires, il n’y aura ni référendum, ni sortie de la Grèce de la zone euro. Selon lui, l’histoire est simple : elle a commencé il y a cinq ans, avec la gestion de la crise financière par Nicolas Sarkozy. “Il fut à la fois celui qui a joué un rôle déterminant car il a maîtrisé les peurs et crée, pratiquement, le G20 qui va par la suite, réussir à contenir la thrombose qui a embrasé le monde financier. Mais il a aussi été celui qui a inquiété tout le monde en affirmant qu’une faillite de la Grèce entraînerait une implosion de la zone euro”.
Depuis, “nous avons tendance à sous-estimer les choses en cas de beau temps, et à les surestimer par mauvais temps”, affirme Alain Lamassoure. Or si on admet que la monnaie unique n’est pas une affaire économique mais une affaire politique, comme l’affirme cet européen convaincu, alors “ceux qui, maîtres des marchés financières, ont spéculé sur la chute de la zone euro, encouragés par la campagne médiatique menée par le Financial Times, The Economist et compagnie, ont perdu : la zone euro est très solide et la sortie de la Grèce n’est pas une option. Qui peut franchement s’imaginer qu’on pourrait obliger la Grèce à imprimer des drachmes ? La zone euro n’a pas d’option de sortie. La seule qui prévoit une option de divorce, c’est l’Union européenne. C’est tout.”
Même ces histoires de dettes sont, pour le député européen, des moments pénibles qu’on peut facilement dépasser, car “une des options actuelles pour résorber une dette est la possibilité de la transformer en titres de propriété !” “La Californie et New York ont été deux fois en faillite, et personne ne les a exclus de la zone dollar, non ?”, s’exclame-t-il.
La Grèce joue parfaitement la comédie, la tragi-comédie en réalité, car elle n’a l’intention ni de sortir de la zone euro, ni de quitter l’UE. “En réalité, le gouvernement de la Grèce n’est pas aussi sérieux que celui des autres États-membres, et Alexis Tsipras est un mélange de Mélenchon et de Le Pen. Le gouvernement grec joue au poker menteur, misant tout sur la carte ‘aidez-moi à sauver la face’. Tout ceci va se terminer en fait avec une nouvelle élection en Grèce”, croit Alain Lamassoure.
Enfin, selon lui, le problème de la Grèce reste avant tout un problème de solidarité : “Dans la mesure où ils font des efforts, nous les aiderons. Ils ont besoin de nous, on a besoin d’eux.”

Crédit photo:europarl.europa.eu

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