"Offres d’emploi en Roumanie". Affiche destinée aux travailleurs roumains réalisée par le gouvernement de Bucarest et publiée à Castellón (Espagne).

Travailleurs émigrés, bienvenue chez vous

La crise économique touche les Roumains venus chercher du travail en Espagne. Les gouvernements de Madrid et Bucarest ont donc décidé de financer leur retour dans leur pays d’origine, où la main d’œuvre fait défaut.

Publié le 1 juin 2009 à 10:28
"Offres d’emploi en Roumanie". Affiche destinée aux travailleurs roumains réalisée par le gouvernement de Bucarest et publiée à Castellón (Espagne).

Les chômeurs roumains d’Espagne pourraient revenir au pays avec l’aide des autorités roumaines et espagnoles. Ils s'impliqueraient dans des projets d’infrastructures locales comme la construction d’autoroutes, dans un pays où on les compte sur les doigts d’une seule main et qui manque de main d’œuvre. Les représentants de la Fédération des associations de Roumains d’Europe (FADERE) comptent offrir aux quelque 300 000 chômeurs roumains d’Espagne [il y a plus de 700 000 Roumains en Espagne] la possibilité d’un plan de retour au pays. Le gouvernement espagnol a relevé le défi en annonçant son accord pour payer les billets retour.

"Nous n’avons pas peur d’un éventuel retour des Roumains, car l’année dernière, nous avons traversé une situation pénible, nous avons été dans l'incapacité de faire avancer nos projets à cause du manque de main d’œuvre", a récemment déclaré le président roumain, Traian Basescu. "Nous savons pertinemment que la relance de la croissance économique prendra une année ou deux."

La FADERE devrait bientôt proposer des mesures concrètes au gouvernement espagnol. Elle considère que les autorités roumaines devraient assortir ce retour d’aides très concrètes à la réinsertion, comme le financement de cours de spécialisation dans les secteurs qui manquent de main d’œuvre, ou l’éxonération d’impôts pour les sociétés qui embauchent les travailleurs de retour.

Un autre sujet sensible pour les Roumains de la diaspora est celui de l’intégration de leurs enfants dans leurs communautés d’origine. Les représentants de la FADERE proposent ainsi l’organisation de cours de langue, de littérature et de culture roumaine pour les enfants qui reviennent, notamment ceux qui sont nés hors du pays. Ils souhaitent également que les périodes pendant lesquelles ces enfants ont étudié à l’étranger soient reconnues et les diplômes validés.

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La situation des Roumains d’Espagne est complexe. Beaucoup de ceux qui sont sans emploi hésitent entre revenir au pays ou rester au chômage dans leur pays d’adoption. Actuellement, l’aide au chômage qu’ils reçoivent du gouvernement espagnol, comprise entre 800 et 1 000 euros par mois, est beaucoup plus importante que le salaire qu’ils pourraient toucher en retournant en Roumanie.

Mais il ne faut pas oublier que ces Roumains installés à l’étrangers sont ceux qui contribuent le plus au PIB roumain, même s’ils n’ont envoyé au pays que 1,9 milliards d’euros au cours du premier trimestre 2009, une baisse de 154 millions d’euros par rapport à la même période de l’année dernière.

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