"Les jeunes qui suivent un cursus Erasmus pendant leurs études supérieures sont-il à l'avant-garde de la nation européenne ?", interroge Benoît Floc'h dans Le Monde. Lancé en 1987, Erasmus a permis à 1,7 millions d'étudiants européens de partir étudier dans un pays de l'Union. Pour autant, difficile de dire si le programme a tenu son pari de favoriser l'émergence d'un sentiment de citoyenneté européenne et "de promouvoir certaines valeurs entre les Européens: solidarité, liberté, mobilité".
Chez les jeunes qui en ont bénéficié, le sentiment d'être européen "ne dépend pas seulement d'un passé Erasmus, mais aussi de leur personnalité, de leur histoire ou du milieu dont ils sont issus", estime Magali Ballatore, post-doctorante ayant travaillé sur la mobilité Erasmus. Ce qui est sûr c'est que le programme a contribué à former de nombreux "eurocouples" qui ont, eux-mêmes, donné naissance à des "eurobébés". Certains le considèrent même comme "l'agence matrimoniale la plus efficace d'Europe." Mais il faut rester réaliste: "les vagues d'immigration en Europe, beaucoup plus massives que les 1% ou 2% d'étudiants concernés par Erasmus, ont davantage fait l'Europe", souligne Magali Ballatore.