Après Athènes, l’effet domino atteint Lisbonne

A la suite de la Grèce, la note de la dette à long terme du Portugal a été abaissée, le 27 avril, de deux crans par l'agence Standard & Poor's, accompagnée d'une perspective négative. Lisbonne se prépare à devenir la prochaine proie des spéculateurs.

Publié le 28 avril 2010 à 12:44

Le leader du principal parti d’opposition, de centre droit, Pedro Passos Coelho, et le Premier ministre, José Socrates, devaient se réunir en urgence pour discuter de l'attitude à adopter face à cette "attaque" des marchés financiers. La note au rabais révèle les craintes qu’inspire la situation budgétaire du pays et le risque de contagion de la crise grecque dans la zone euro. Le quotidien Público s’en alarme, comparant le niveau du Portugal à celui de la Grèce au moment où elle a demandé de l’aide. "Le pays se dirige rapidement vers la pire crise depuis que le FMI a débarqué au Portugal, il y a 27 ans […] L’heure est au pragmatisme : nous sommes au milieu d’un ouragan et cela ne sert à rien de discuter de son origine. Ce qui nous attend, c’est un dur paquet de mesures prises par le gouvernement ou un paquet de mesures encore plus dures imposées par le FMI ou par l’Allemagne. Ceux qui envisageaient une solution modérée pour calmer les esprits et gagner du temps se sont trompés. L’effondrement de la note de la dette publique anticipe ce qui nous attend si rien n’est fait : l’effondrement financier et la remise de notre destin dans les mains de pays tiers. Comme cela devrait être le cas dans les moments cruciaux, on attend du gouvernement, du Président de la République et des opposition une lecture réaliste du drame actuel". L’absence d’une majorité claire pour soutenir le gouvernement de José Sócrates est justement "l'un des facteurs de risques principaux", note de son côté leDiário de Notícias, selon lequel "cela ne suffit pas d’avoir un Programme de stabilité et de croissance approuvé par le Parlement et par Bruxelles". Pour éviter la dramatisation du problème, "le Portugal doit appliquer les mesures nécessaires aussi rapidement que possible, et avec le consensus parlementaire le plus ample". Voilà pourquoi, conlcut le journal, "le moment est arrivé où tous doivent faire preuve de sens de l’Etat".

Vu de Grèce

Le redressement s’annonce encore plus dur

Après avoir été dégradée par l'agence de notation financière Standard & Poor's, la déconfiture se poursuit pour la Grèce. C'est la première fois qu'un pays de la zone euro se voit relégué dans la catégorie des investissements dits "spéculatifs" (junk bonds). Le pays s’est réveillé en état de choc, selon la presse grecque. Et c’est de "mesures choc" dont il aura à présent besoin, comme le titre To Vima. Le journal évoque la "réunion d’urgence" des patrons du FMI et de la Banque centrale européenne, afin de "boucler l’aide européenne dès que possible, afin de désamorcer les tensions sur les marchés et les pressions sur la monnaie européenne." "D’ici-là, poursuit le quotidien, le gouvernement grec devra finaliser le nouveau paquet de mesures économiques destinées à être inclues dans le nouveau programme de stabilité, parmi lesquelles une réduction des retraites et une réduction des salaires et des avantages du secteur public". Dans les colonnes de To Vima, le célèbre compositeur Mikis Theodorakis condamne, quant à lui, la "perte de notre indépendance nationale" et "l’humiliation internationale" subie par la Grèce.

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