Reconstitution du tableau "La Liberté guidant le peuple", lors d'une manifestation contre le gouvernement, à Sofia, le 13 Juillet.

Comment remettre Sofia dans le droit chemin ?

Les anciens membres de la nomenklatura communiste et des services secrets se sont saisis d'une grande partie des institutions bulgares. L'UE le sait, mais n'a pas encore trouvé les moyens d'imposer le respect de ses règles de l'Etat de droit.

Publié le 25 juillet 2013 à 15:24
Reconstitution du tableau "La Liberté guidant le peuple", lors d'une manifestation contre le gouvernement, à Sofia, le 13 Juillet.

La semaine dernière, près d’un millier de manifestants se sont réunis devant l’ambassade d’Allemagne à Sofia. Ce rassemblement s’est déroulé dans l’ambiance pacifique qui a caractérisé les manifestations quotidiennes contre le gouvernement bulgare, jusqu’à la radicalisation du mouvement dans la nuit du 23 au 24 juillet : pour remercier l’ambassadeur d’Allemagne, les manifestants ont reconstitué la chute du Mur de Berlin.
Avec l’ambassadeur de France, il avait co-signé un article dans l’un des principaux journaux bulgares, dans lequel ils exprimaient ouvertement leur sympathie à l’égard des manifestants qui descendaient dans les rues de Sofia par milliers tous les soirs et qualifiaient le gouvernement de “mafia”.
Le message de cet “acte anormal et inqualifiable”, selon les termes d’un gouvernement bulgare très remonté, est le suivant : “L’appartenance à l’Union européenne est un choix de civilisation avec lequel le modèle oligarchique n’est pas compatible, ni en Bulgarie, ni ailleurs”.

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Institutions européennes

Des sanctions pour défendre les droits fondamentaux ?

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Et si l’UE était en train de préparer un “geste exemplaire afin de convaincre les citoyens européens qu’elle sert finalement à quelque chose, qu’elle peut soutenir des principes et agir quand cela est nécessaire ?” se demande Adevărul.
Le correspondant à Bruxelles du quotidien roumain explique qu’un document récemment adressé au Collège des Commissaires avance l’idée que l’UE “doit débattre plus, au-delà des problèmes économiques, de la manière dont les pays membres appliquent les règles de l’Etat de droit et assurent le respect des droits fondamentaux”.
Il est donc possible, remarque Adevărul, que l’UE fasse désormais tout pour “déclencher, dans le cas d’un Etat membre, le mécanisme prévu par l’article 7 du traité de Lisbonne, c’est à dire priver temporairement l’Etat membre en question de certains droits prévus dans des traités.
Ce débat ouvre “une perspective très intéressante pour cet automne, quand va commencer la bataille impitoyable pour les élections européennes de mai 2014”, note Adevărul :

La réponse à la question de savoir quelles sanctions se trouvent entre une procédure d'infraction et l’article 7 n’est pas seulement une spectaculaire bombe politique [...] C’est aussi un message fort qui pourra accroître la crédibilité des institutions européennes. L’enjeu est de prouver la viabilité même du projet européen.

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