“C'est l’euro, stupides !”

Sceptiques sur le plan de sauvetage grec, les marchés s'en prennent désormais aux dettes espagnole et italienne. Pour la presse espagnole, la faute en revient aux responsables européens, incapables de défendre la monnaie unique avec des réponses communes.

Publié le 12 juillet 2011 à 13:33

*"Chute libre", titre El Periódico, qui rapporte l'effondrement des Bourses espagnole et italienne sous les attaques contre la dette des deux pays. "Sur la montagne russe" de la dette souveraine, "l'Espagne et l'Italie ont dévalé hier une pente plus vertigineuse que jamais", ajoute le quotidien barcelonais. L'Espagne avait pourtant "fait ses devoirs"*en matière de déficit budgétaire et de réformes structurelles.

Pour *El Periódico, le problème est avant tout "la fragilité des institutions de l'UE et le nationalisme vétuste de ses responsables, Angela Merkel en tête", ainsi que leur "*retentissante incapacité à privilégier la défense de la devise commune aux intérêts nationaux. C'est à dire l'euro, stupides !", s'exclame Enric Hernández, le directeur du quotidien.

Pour El País, on est désormais face à une "situation insoutenable à court terme pour la solvabilité espagnole et surtout pour l'italienne" car "en Espagne l'explosion des intérêts de la dette étouffe une quelconque reprise" économique. Le quotidien souligne *"la très mauvaise gestion de la crise", du fait de "l'absence d'un gouvernement économique européen capable de prendre des décisions" , une absence"qui a semé le désordre dans les finances européennes et invalidant les programmes d'ajustement de plusieurs pays, et qui pourrait même être la cause de la disparition de l'euro". Pour El País, "il est aujourd'hui question de survie [de la monnaie unique]: toute la pléiade d'institutions doivent se mettre péniblement d'accord pour sauver l'euro et elles ne peuvent plus attendre pour un nouveau plan de sauvetage pour la Grèce".*

Alors que La Vanguardia constate que "les Italiens vivent maintenant ce que les Espagnols ont vécu il y a une année et cherchent, incrédules, pourquoi les marchés doutent de leur solvabilité",El Mundo insiste sur "l'état d'urgence dans lequel se trouve l'économie européenne"après *"*l'irruption de l'Italie dans le groupe des pays punis". "La crise de la dette souveraine a cessé d'être périphérique pour toucher le noyau de l'euro : la troisième économie de la monnaie unique et un membre du G8".

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"Jusqu'où montera le prix de la dette pour le Trésor ?", s'interroge le quotidien. "C'est le drame que nous vivons avec la crise : plus ca va mal, plus nous sommes maltraités par les marchés, qui étouffent toujours plus nos possibilités de reprise. Et tout cela parce que les institutions européennes ne se lancent pas dans une vraie politique économique commune". "Trichet a raison, ajoute El Mundo : La crise nous apprend que la seule façon de la maîtriser c'est avec une plus profonde intégration économique".

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