Tarantino n’habite pas Bruxelles

Publié le 7 mars 2012 à 20:38

Dans leur effort à vouloir communiquer, les institutions européennes ne se ménagent pas. Mais il y a des fois où, trop à côté de la plaque, elles obtiennent des résultats inverses à ceux escomptés. La dernière campagne vidéo destinée aux jeunes en est la preuve.

Dans un décor post-industriel, une jeune femme rappelant Uma Thurman dans Kill Bill fait face à trois personnages hostiles incarnant chacun un cliché des pays émergents : un experts de kung fu chinois, un guerrier kalarippayatt indien et un danseur de capoiera brésilien. "Imperturbable, elle se multiplie en 11 autres clones qui entourent ses adversaires présumés, les calment et se transforment en douze étoiles du drapeau de l'UE", selon la description qu'en fait *Il Pos*t. "Plus nombreux nous sommes, plus forts nous sommes", conclut le slogan final.

Censé promouvoir les bienfaits de l'élargissement, le clip a provoqué un tourbillon de réactions dans le microcosme bruxellois et ailleurs. Accusé de donner une vision raciste des pays émergents, il a été retiré quelques jours après sa diffusion. "Le clip ne voulait absolument pas être raciste et nous regrettons bien sûr qu'il ait été perçu ainsi. Nous nous excusons auprès de quiconque ait pu se sentir offensé. En raison de cette controverse, nous avons décidé d'interrompre immédiatement la campagne et de retirer la vidéo", s'excuse dans un communiqué Stefano Sannino, directeur général de la DG Elargissement.

"En fait", commente sur son blog l'équipe du Wall Street Journal à Bruxelles,

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c'est plutôt ce qui se produit lorsqu'une idée pas mal — 'faisons un chouette film d'arts martiaux pour montrer aux jeunes que l'UE est bien' — passe à travers la procédure interminable des commissions et des avis internes. Peut-être ils auraient dû rester fidèles aux clips comme celui-ci : c'est dur de se tromper avec de belles images au ralenti du continent, qu'il s'agisse de la nouvelle ou de la vieille Europe.

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