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Avis de tempête sur les noces d’or

Publié le 16 avril 2013 à 13:06

Les sommets saillants et les crevasses enneigées du tableau de Carl Gustav Canus, "La Haute Montagne", qui illustre l’affiche de l’exposition "De l’Allemagne" organisée au Louvre jusqu’au 24 juin, en disent long sur les hauts et les bas que connaît la relation entre Paris et Berlin.
Les deux pays viennent de fêter leurs noces d’or, célébrées sur l’air de "Il faut en finir avec les clichés !" Pourtant, l’affaire qui nous intéresse prouve une fois encore qu’ils ont la peau dure.

Voulue par François Hollande et Angela Merkel, l’exposition est censée rendre hommage au tandem historique en accueillant au Louvre une rétrospective de la peinture allemande, de 1800 à 1939.

L’effet escompté n’aura, hélas, pas totalement été atteint. Et la qualité artistique des choix des conservateurs saluée par Le Monde n’aura pas suffi à faire taire les querelles de chapelle qui ont commencé bien avant l’ouverture de l’exposition au public.
Le Caha(Centre allemand d'histoire de l'art de Paris) estime alors que "De l’Allemagne" ne contribue ni à la "compréhension", ni à "l'amitié", ni à la "réconciliation" entre les deux pays, tant elle offre une vision caricaturale d'un siècle de peinture allemande, comme le rapporte le Figaro.
Ses homologues français se défendent alors en rappelant que l’exposition n’est pas une coorganisation, le Louvre ayant "financé l'intégralité de l'exposition (1 million d'euros) sur ses fonds propres et grâce au mécénat".

Plus tard, la presse allemande va relayer la polémique. La Zeit se demande si "l'art allemand a-t-il toujours été ­programmé pour la catastrophe et la guerre?".

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Même réticences du côté de la Frankfurter Allgemeine Zeitung : un pays "tourmenté, sombre et dangereux", voilà la vision de l’Allemagne que renvoie l’exposition du Louvre estime le quotidien conservateur.

Peut-être est-il temps de refermer les journaux, et d'aller se faire une idée soi-même !
De l'Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann, jusqu'au 24 juin au Louvre

Tableau d’illustration : Goethe dans la campagne romaine, de Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, 1787, huile sur toile. Musée Städel de Francfort-sur-le-Main.

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