La question de la vie privée sur Internet a toujours été délicate en Allemagne. Le 19 août dernier, le Land allemand du Schleswig-Holstein a décidé d'interdire le bouton "J'aime" de Facebook, estimant qu'il enfreint plusieurs lois fédérales allemandes et la réglementation européenne. Il a également ordonné à tous les sites édités sur son territoire de retirer le bouton d'ici au 30 septembre.
"Facebook a répondu aux reproches dans un communiqué, disant que certes, des données techniques comme l'adresse IP étaient visibles lors de l'utilisation du bouton "J'aime" (...) Mais 'nous effaçons ces données dans un délai de 90 jours", rapporte Die Welt. L'adresse IP est une donnée privée en Allemagne. "Pour ceux qui ont connu, à l'Est, la Stasi, Facebook et Google rappelleraient-ils trop de mauvais souvenirs ?" se demande le site Myeurop.info. Il est vrai que l'Allemagne n'en est pas à sa première polémique sur Internet et la protection de la vie privée : en 2010 déjà, le service Google Street View avait été au coeur du débat outre-Rhin.
Toutefois, "Il est peu probable que la décision allemande fasse jurisprudence au sein de l’Union européenne", a expliqué un avocat spécialisé dans les nouvelles technologues au site Euractiv. Cependant, la définition de la vie privée sur les réseaux sociaux "est d’ailleurs actuellement en débat à Bruxelles et pourrait changer dans les mois à venir. La Commission européenne travaille à une actualisation de la législation. Elle doit publier ses conclusions à l’automne."
Photo : CC Owenbrown via FlickR