Ne comptons pas sur Obama

Publié le 5 février 2010 à 10:20

Barack Obama n'ira donc pas à Bruxelles – pas plus qu'à Madrid – fin mai pour participer au sommet UE-Etats-Unis, et il a raison. Pourquoi en effet le président américain, dont l'agenda est passablement rempli, devrait-il entreprendre un tel déplacement pour participer à un événement sans réel enjeu ? Les relations entre l'Europe et les Etats-Unis sont aujourd'hui apaisées et il n'y a pas de problèmes bilatéraux insurmontables. Sans compter le coût et le casse-tête diplomatique que représente une visite en Europe.

Une des raisons avancées par la Maison Blanche pour justifier sa décision est en effet l'absence d'un interlocuteur unique de ce côté-ci de l'Atlantique. Le traité de Lisbonneallait résoudre ce problème, avaient juré les dirigeants des Vingt-Sept, et l'Europe allait enfin accéder au rôle de puissance globale auquel elle aspire légitimement. Or, lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre le traité et de s’effacer un peu derrière les institutions dont ils ont doté l'Union – à commencer par le président stable du Conseil -, les vieux réflexes et le chacun pour soi prévalent. On a bien vu à Copenhague où cela mène.

Les dirigeants européens se chamaillent ainsi pour savoir qui va accueillir Obama ou se bousculent pour figurer à ses côtés sur la photo. Ceux – et ils ne sont pas rares – qui sont en mal de popularité font des pieds et des mains pour lui soutirer une déclaration d'amitié à usage purement interne, comme si le président américain avait le pouvoir d'infléchir les sondages, telle une icône miraculeuse.

Le miracle, Barack Obama l'a réalisé en accédant à la Maison Blanche. Là, il s'attaque à la crise, à la montée de la Chine et de l'Inde, à l'Iran, à la situation au Moyen-Orient et en Afghanistan. Si les Européens veulent peser dans ces dossiers, ils savent ce qui leur reste à faire.

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Gian Paolo Accardo

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