Des raisons d’espérer

Publié le 9 mai 2013 à 08:00

Y a-t-il encore une raison de se réjouir, le jour de la fête de l’Europe et de l’anniversaire de la déclaration Schuman, considérée comme l’acte fondateur de l’Union ? Pas vraiment, direz-vous.
L’Europe va en effet on ne peut plus mal : elle est frappée par la pire crise économique et institutionnelle de l’après-guerre ; divisée entre un Nord vertueux et à la solidarité épuisée et un Sud à la traîne ; bloquée dans son intégration par les vetos croisés des pays membres jaloux de leur souveraineté ; tiraillée de tous les côtés par la tentation du repli des uns et celle de la confrontation des autres ; victime de la désaffection de ses citoyens et j’en passe. Bref, estiment ses plus ardents adversaires, son explosion n’est plus qu’une question de temps.
Pourtant, il y a des raisons de croire que l’Europe a déjà touché le fond, et qu’elle est en train de remonter. Les signes sont certes faibles — et il faut une bonne loupe et une certaine dose d’optimisme pour les percevoir. Mais ils sont bien là.
L’Union bancaire, indispensable afin d’éviter une autre crise de la dette souveraine, semble plus proche, depuis que, le 7 mai, l’Allemagne l’a qualifiée de “projet prioritaire” et souhaite qu’elle soit adoptée “rapidement”.
L’euro, dont on ne donnait pas cher il y a encore six mois, se porte mieux, et il semble désormais clair que personne en Europe ne souhaite qu’il disparaisse, à commencer par Berlin. Les pays membres de la zone euro semblent par ailleurs avoir compris qu’ils ne peuvent continuer à partager la même monnaie, sans coordonner leur politique économique.
Quant à la relance, Berlin — encore elle — semble avoir pris conscience que son intérêt n’est pas d’avoir des partenaires certes diligents, mais exsangues, et commence à assouplir sa position vis-à-vis des politiques de rigueur budgétaire, précédée par Bruxelles. Les pressions de Paris, de Madrid et du nouveau gouvernement italien n’y sont pas étrangères.
Certes, on n’est pas encore sortis du tunnel, mais à présent, on aperçoit une lumière au bout. Et ce n’est pas celle des phares du train.

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