"L’Europe sans frontières". Tel était l’un des slogans de la présidence tchèque de l’Union européenne, qui vient de s’achever sur un bilan très mitigé. Il y a deux sortes de frontières. Les frontières extérieures de l’UE, qui restent à définir et alimentent le débat. Et les frontières entre Etats-membres, qui se portent bien, merci pour elles.
D'abord, depuis le 1er juillet, le tarif des appels et des messages envoyés depuis un téléphone portable est encadré, ce qui va permettre aux 500 millions d’Européens de communiquer plus facilement, d’où qu’ils soient au sein de l’Union.
La veille, le 30 juin, la Cour constitutionnelle allemande avait validé la ratification du traité de Lisbonne par l’Allemagne, mais à condition qu’une nouvelle loi précise et garantisse à l’avenir les pouvoirs du Parlement national face aux instances européennes. Comme l’écrit la Tageszeitung, cette décision "s’inscrit dans l’ambiance nationaliste que l’on retrouve actuellement dans d’autres Etats-membres". Elle pose aussi une nouvelle fois la question du lien entre citoyennetés nationale et européenne.
Enfin, aux Pays-Bas, le gouvernement étudie la possibilité d’introduire des cours d’intégration pour les immigrants venus des autres pays européens, à l’image de ce qui se fait déjà pour les étrangers extra-communautaires, rapporte Gazeta Wyborcza. Oubliées l’appartenance à une même Europe et la mobilité des citoyens et travailleurs. Comme le souligne le quotidien polonais, en temps de crise, on craint davantage que les étrangers viennent prendre les emplois des nationaux.
Alors que la présidence suédoise, qui a débuté le 1er juillet, place l’adhésion de la Turquie parmi ses priorités – ce qui répond à la question des frontières extérieures – il serait utile qu’elle reprenne à son compte le slogan tchèque. Et le transforme en réalité.