Plus de 350 000 personnes ont participé au No-B-Day, samedi 5 décembre, une manifestation appelant à la démission du chef de gouvernement Silvio Berlusconi, initiée, entre autres, par des blogueurs et par le parti de l'ancien juge anticorruption Antonio Di Pietro, L'Italie des valeurs. Il Fatto quotidiano, ouvertement anti-berlusconien, a salué la réussite de la manifestation en célébrant "la nouvelle énergie" incarnée par les jeunes qui y ont participé. "Une génération livrée à elle même, sans travail ni perspectives dans un pays dirigé par un pouvoir qui a mal veilli, aigri, autiste et indifférent". En écho, Il Manifesto écrit : "C'est une nouvelle génération qui entre en scène (...) qui n'a pas fait mai 68 et qui n'a milité dans aucun parti mais qui veut fait entendre sa voix."
Il Giornale, propriété de Berlusconi, est bien évidemment d'un tout autre avis. "Ils veulent le traîner dans la boue", lit-on dans un éditorial qui reprochent aux manifestants d'être devenus à leur insu des "piciotti" (non donné aux jeunes mafieux). Cela fait référence aux déclarations du repenti Gaspare Spatuzza, qui a récemment mis en cause Berlusconi dans l'enquête sur une série d'attentats attribués à la mafia. D'après Il Giornale, ces accusations ont pour but de déstabiliser la politique anti-mafia du gouvernement, qui, ces derniers mois, a permis l'arrestation de plusieurs chefs de clans.