Crise de la dette

L’Italie veut se croire à l’abri

Publié le 13 juin 2012 à 12:42

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Après l’Espagne, l’Italie pourrait solliciter à son tour une aide financière de l’UE. Ces rumeurs ont provoqué une levée de boucliers dans la Péninsule, à commencer par le chef du gouvernement. “L’Italie n’est pas en danger”, titre ainsi La Stampa, citant Mario Monti. La veille, ce dernier a sèchement démenti les déclarations de la ministre des Finances autrichienne Maria Fekter, selon laquelle l’Italie pourrait subir le même sort que l’Espagne.

Après la demande d’aide formulée par Madrid pour ses banques, la bourse de Milan a fortement baissé et les taux d’intérêts de la dette publique italienne ont bondi au-dessus du seuil psychologique de 6%. Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble va dans le même sens que Monti. Dans une interview à La Stampa, il affirme que “Rome n’est pas en danger”, à condition toutefois qu’elle “continue avec fermeté sur la voie suivie jusqu’à présent par le gouvernement”.

Il est réellement absurde de penser que si les banques espagnoles ont eu besoin d’être secourues, les banques italiennes doivent nécessairement connaître le même sort”, commente Stefano Lepri dans La Stampa :

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Rien ne justifie une inquiétude accrue vis-à-vis de notre pays, si ce n’est la confusion croissante de sa politique. […] On a laissé dégénérer les problèmes au sein de la zone euro à tel point que la mauvaise foi des spéculateurs à la baisse parvient aujourd’hui à se confondre avec l’appréhension générale. L’intervention en faveur de l’Espagne était une bonne nouvelle. Mais en l’espace d’un jour, l’irrationalité des marchés est parvenue à en faire une mauvaise.

Et Il Sole 24 Ore de lui emboîter le pas :

Certains pensaient que l’intervention rapide, et pour une fois préventive, de l’eurogroupe en faveur des banques espagnoles allait offrir si ce n’est la paix, au moins quelques jours de trêve ; ils se sont lourdement trompés. Les marchés sont manifestement las des pompiers réticents. Ils se laissent de moins en moins convaincre par les demi-mesures et par cette solidarité frileuse qui bouche les trous çà et là, mais toujours avec un minimum de moyens, et qui se tient à distance d’interventions radicales et définitives - bref, crédibles. […]

Alors, la contagion s’étend et risque d’emporter la monnaie unique. Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, c’est au tour de l’Italie. Avec, en interlude, le probable cinquième sauvetage de la série : dans les prochains jours, Chypre aussi demandera de l’aide pour ses banques.

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