Paris cède sur les euro-obligations

Publié le 21 juin 2012 à 11:33

Les euro-obligations, ce n’est pas pour maintenant. La France, par le voix de son Premier ministre, vient d’accepter ce que l’Allemagne répète depuis plusieurs mois. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, le socialiste Jean-Marc Ayrault reconnaît que

une communautarisation des dettes nécessite une plus forte intégration politique, et cette dernière prendra quelques années à être réalisée. Seulement, on ne peut pas attendre tout ce temps-là pour agir. Encore une fois, le temps presse.

Le chef du gouvernement français, critiquant une nouvelle fois le tout austérité, évoque cependant d’autres solutions pour sortir de la crise de l’euro :

Nous devons aller vers une supervision bancaire commune, avec un système européen de garantie des dépôts. Nous pouvons également trouver des solutions qui permettent aux Etats d’avoir plus facilement accès aux moyens financiers [...]. Sur le court terme, le rôle du Mécanisme européen de stabilité (MES) devrait être renforcé. Dans certaines conditions, il devrait être autorisé à agir comme une banque pour éviter que les Etats ne s’endettent encore plus sur le dos des contribuables.

Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi

A Paris, La Tribune constate qu’"en s’alignant sur les euro-obligations, le nouveau gouvernement français abandonne l’essentiel de son programme européen". Rappelant les vives critiques adressées par la chancelière Angela Merkel aux propositions de François Hollande, le quotidien estime que

le nouveau président français a pris acte de cette leçon. Il a donc oublié cette promesse de mutualisation de la dette que, voici encore un mois, il portait fièrement. [...] Il l’a oubliée comme il a oublié son idée de remodeler la BCE sur le modèle de la Fed [la banque centrale américaine], véritable casus belli pour Berlin. Comme il a oublié la renégociation du pacte budgétaire pour y insérer “un volet croissance”, réduit désormais à des mesurettes ponctuelles dont nul ne peut sérieusement croire qu’elles auront un impact quelconque sur la conjoncture européenne et encore moins française.

Avec ces reculs", conclut La Tribune, "Paris prend acte de sa position de faiblesse en Europe.

Tags
Cet article vous a intéressé ? Nous en sommes très heureux ! Il est en accès libre, car nous pensons qu’une information libre et indépendante est essentielle pour la démocratie. Mais ce droit n’est pas garanti pour toujours et l’indépendance a un coût. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à publier une information indépendante et multilingue à destination de tous les Européens. Découvrez nos offres d’abonnement et leurs avantages exclusifs, et devenez membre dès à présent de notre communauté !

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez le journalisme européen indépendant

La démocratie européenne a besoin de médias indépendants. Rejoignez notre communauté !

sur le même sujet