Un sommet sur fond de crise de la dette

Publié le 5 novembre 2012 à 12:02

L’Europe mène une offensive de charme en Asie”: ainsi Les Echos qualifient-ils le rendez-vous qui réunit les 5 et 6 novembre à Ventiane, au Laos, une cinquantaine de dirigeants des deux continents pour le neuvième sommet Asie-Europe (ASEM). Une rencontre qui se tient tous les deux ans et qui est censée relancer les liens commerciaux entre deux régions qui pèsent la moitié du PIB mondial. Mais les deux partenaires sont loin d’être sur le même plan, notent Les Echos, car le sommet réunit cette fois “une Europe accablée par la crise de la dette et une Asie qui se revendique moteur de la croissance mondiale”.

Le quotidien économique souligne que “l’UE reluque avec concupiscence les quelque 3 milliards de dollars de réserves de change chinoises - les plus importantes du monde”, rappellant que

la Chine a régulièrement acheté ces derniers mois des obligations émises par les Etats de la zone euro et le fonds de secours FESF, tout en s’intéressant de près au futur fonds de sauvetage permanent de la zone euro (MES).

Et même si, lors du sommet, “les dirigeants européens vont dire à leurs homologues asiatiques que le pire de la crise de la zone euro est passé”, note à ce propos le China Daily à Pékin,

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plusieurs pays asiatiques, et notamment la Chine, craignent que l’UE ne leur demande avec insistance d’acheter de la dette publique des pays européens et de contribuer au filet de sécurité pour l’euro. Mais l’Europe comprend bien que les gouvernements asiatiques n’achèteront de la dette que lorsqu’ils seront sûrs des retours. Dans ces circonstances, il n’y a pas grand-chose à attendre de l’ASEM. Les changements politiques imminents dans plusieurs pays asiatiques vont également affecter le sommet. […] Cela veut dire que les relations entre l’UE et l’Asie seront en veille pendant un certain temps. L’ASEM n’est pas non plus le lieu où l’on peut s’attendre à de nouvelles initiatives. Il est simplement trop grand et il ne se réunit que tous les deux ans. Des réunions en comité plus restreint comme le G20 sont aujourd’hui plus efficaces pour mener l’économie mondiale.

L’offensive diplomatique” des Européens “est vue comme un signe de l’importance grandissante que l’Europe endettée accorde aux économies asiatiques en croissance rapide, et son souhait de contrebalancer l’engagement des Etats-Unis dans la région”, écrit pour sa part le Bangkok Post. Selon le quotidien thaïlandais,

les responsables asiatiques devraient faire pression sur l’Europe afin qu’elle agisse rapidement pour calmer une crise qui a secoué l’économie mondiale et reprendre les efforts pour réduire la pauvreté dans le monde.

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