La Roumanie dépense mal et discute beaucoup

Publié le 20 novembre 2012 à 11:58

La campagne électorale pour les législatives du 9 décembre est dominée par les discussions sur le budget de l’Union européenne pour 2014-2020. Après s’être disputés une nouvelle fois pour savoir qui des deux irait au Conseil européen des 22 et 23 novembre, le Premier ministre Victor Ponta et le président Traian Băsescu (qui ira finalement à Bruxelles) se sont écharpés sur un éventuel veto au nouveau budget : Ponta y est favorable dans le cas où la Roumanie devrait subir une réduction des fonds qui lui sont alloués, contrairement à Băsescu.

Pour le quotidien bucarestois Adevărul, si les dirigeants roumains avaient voulu faire quelque chose d’utile, “ils auraient trouvé des mesures pour que la Roumanie dépense de manière efficace les milliards de l’UE”. Mais la Roumanie, pour laquelle le budget 2007-2013 prévoyait 19,66 milliards de fonds européens, est la dernière pour ce qui est de leur utilisation, note le journal, selon lequel, sous la présidence de Traian Băsescu, Bucarest

a réussi un glorieux 4% d’absorption effective et 10% sur le papier. Les Bulgares nous dépassent et les Polonais pourraient même se moquer de nous, s’ils ne craignaient que le record négatif de la Roumanie ne mène les pays d’Europe occidentale à décider de réduire de manière substantielle les fonds de cohésion.

Le quotidien se demande combien l’exportation sur la scène européenne de la guerre politique interne va coûter aux Roumains :

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La Roumanie est devenue un mauvais exemple en Europe, dont se servent les pays intéressés à démontrer que l’argent des riches ne doit plus être dépensé pour réduire les décalages entre les états développés et ceux les moins développés. L’adoption d’une politique de réduction des budgets au prochain Conseil européen est, en fait, un coup porté à l’idée d’une Europe plus intégrée, plus forte.

Pour le quotidien, un nouvel échec de l’approbation du budget de l’UE signifierait pour la Roumanie l’abandon de toute chance de réduire ses décalages et de s’approcher des standards de prospérité de “la vieille Europe”.

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