Que Bruxelles laisse notre “snus” tranquille !

Publié le 20 décembre 2012 à 12:35

En Suède, la proposition de révision de la directive européenne sur le tabac, présentée le 19 décembre à Bruxelles, a provoqué de vives réactions. Le texte prévoit en effet que l’interdiction du tabac à usage oral, comme le snus, très apprécié par les Suédois, soit maintenue, que des “avertissements sanitaires” semblables à ceux imposés aux paquets de cigarettes soient visibles sur les boîtes et l’interdiction d’y ajouter des arômes. La Suède bénéficie certes d’une dérogation sur la production et la vente du snus, mais elle ne peut toujours pas exporter ce produit-phare de son industrie du tabac.

Aftonbladet accuse le gouvernement suédois de menacer l’exemption sur le snus, “tout occupé qu’il était à essayer d’obtenir la permission de l’exporter”, sous la pression du lobby du tabac.

A présent, Fredrik Reinfeldt passera à l’histoire comme le Premier ministre qui aura privé les Suédois du snus. […] Si les politiques suédois veulent avoir plus de succès à l’avenir, ils doivent changer de stratégie. La priorité doit être la défense de l’exemption suédoise. Le souhait de l’industrie du tabac d’ouvrir de nouveaux marchés doit passer au second plan.

Dans Expressen, le philosophe Lars Gustafsson s’en prend au “langage autoritaire de la Commission européenne”, qui veut dicter “quel est le parfum du snus et où il doit être exporté”. C’est même, écrit-il, “une question cruciale de démocratie”. “Mais là n’est pas le sujet”, écrit-il,

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pas plus que la question philosophique de savoir si une organisation qui n’est pas en mesure d’avoir une politique cohérente pour stopper le réchauffement climatique doit intervenir dans la façon dont les consommateurs des Etats membres doivent goûter leur snus. Non. Ce qui compte, c’est de faire savoir à M. Barroso [le président de la Commission européenne] qu’il n’est autre qu’un laquais. Et qu’il ne peut ignorer notre ministre du Commerce, qui, contrairement à lui, a une légitimité démocratique. D’où M. Barroso tire-t-il sa légitimité ?

"Pierre Schellekens est le chef du bureau de la Commission européenne à Stockholm. Et il utilise le snus”, écrit le quotidien dans son éditorial :

M. Schellekens pourra donc bientôt envoyer un rapport à Bruxelles sur le scepticisme vis-à-vis de l'UE, qui est en train d’augmenter Suède, et sur l'image négative des bureaucrates de l'UE qui veulent réglementer en détail et interdire le parfum de notre snus.
La coopération européenne est à bien des égards une invention fantastique. Mais c'est précisément ce type de proposition débile qui fait que l'engagement populaire pour l’Union baisse. Cette incapacité exceptionnelle de faire la distinction entre les grandes et les petites questions.
 

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