“La chute de l’ancien commissaire européen à la Santé John Dalli met-elle aussi le président de la Commission dans l’embarras ?”, se demande De Morgen. Le groupe des élus Verts au Parlement européen demande l’ouverture d’une commission d’enquête sur les “rencontres secrètes entre des représentants de l’industrie du tabac et de hauts fonctionnaires” de la Commission de José Manuel Barroso. Les Verts espèrent obtenir le soutien des autres groupes politiques lors d’une réunion de leurs présidents qui devait se tenir le 10 janvier.
Le quotidien rappelle que le président de la Commission avait exigé la démission de Dalli le 16 octobre dernier, suite à la plainte d’un fabricant de tabac suédois et à cause des soupçons de conflit d’intérêt qui pesaient sur lui. John Dalli dément les accusations mais avoue avoir omis de déclarer une rencontre avec une lobbyiste du tabac, ce qui “selon la Commission européenne représente une violation claire du code de conduite ainsi que des principes de l’OMS”. Or la Commission elle-même a eu “au moins six contacts avec l’industrie du tabac qui n’ont pas été déclarés”, assure l’eurodéputé vert José Bové, qui ajoute que “si Dalli a dû démissionner, d’autres responsables [ayant violé les mêmes règles] devraient faire pareil”. De Morgen ajoute que
les eurodéputés verts Bart Staes et José Bové affirment que grâce à un lobby intensif auprès des services de Barroso, l’industrie du tabac a réussi à ralentir depuis 2010 l’introduction de la nouvelle directive du tabac qui est plus stricte. Ainsi, [la secrétaire générale de la Commission européenne Catherine] Day, a repoussé à deux reprises des concertations cruciales sur la directive.
Le Parti populaire européen (PPE, droite), principal groupe au Parlement européen, soutient en partie la proposition des Verts mais craint que “la composition d’une commission spéciale fasse perdre du temps”. Selon le PPE, la priorité est d’avoir accès au rapport du Comité de Surveillance indépendant qui aurait trouvé des irrégularités dans l’enquête de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), responsable de la mise en cause de John Dalli.