Le FMI doutait du plan de sauvetage de la Grèce

Publié le 8 octobre 2013 à 13:22

Près d'un tiers des membres du Fonds monétaire international (FMI) ont exprimé des doutes sur l’efficacité du plan de sauvetage appliqué à la Grèce lors de la réunion pendant laquelle l'accord a été discuté le 9 mai 2010, critiquant l’absence de restructuration de la dette et la décision "d’un ajustement douloureux pour les Grecs sans rien demander aux créditeurs européens", écrit le Wall Street Journal.
Le quotidien économique, qui s’est procuré une version des minutes confidentielles d’une réunion du conseil d’administration du FMI, révèle que contrairement aux déclarations publiques sur l’absence de doute quant à la façon dont le plan de sauvetage était conduit, de nombreux pays ont exprimé leurs inquiétudes sur les "risques immenses" contenus dans le schéma de renflouement.
Cette fuite intervient à la veille de la réunion annuelle du FMI qui se tiendra à Washington le 11 octobre et alors que le Fonds accentue la pression sur les gouvernements européens pour qu’ils effacent une partie de la dette grecque, au risque de perdre son soutien pour de futurs plans de sauvetage. En juin dernier, le FMI avait admis des échecs dans sa gestion du plan grec.
Le Wall Street Journal écrit que l’insistance du FMI provient de "l’amertume" ressentie par de nombreux pays membres non-Européens lors des négociations de 2010 qui ont abouti à cet accord controversé, qui prévoit des hausses d’impôts et d’énormes coupes dans les dépenses publiques grecques, sans inclure de restructuration de la dette :

Quelques dissidents, ainsi que quelques employés, du FMI croient que les intérêts des gouvernements européens ont été placés au-dessus de ceux de la Grèce, qui a vu son économie se contracter d’1/5ème depuis 2009 et son taux de chômage atteindre 28%.
Les minutes montrent que certains membres européens ont indiqué que la restructuration de la dette ne faisait pas partie du plan de sauvetage de la Grèce en plus de leurs craintes d'une contagion qui s'étendrait à d'autres pays tels que la France ou l'Allemagne.

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