Ankara "est prête à geler ses relations avec l'UE", rapporte La Stampa. Une menace que la Turquie mettrait à exécution si Chypre venait à prendre la présidence tournante de l'UE en juillet 2012 sans avoir au préalable réglé la querelle de longue date sur la scission de la partie turque de l'île. S'exprimant de la Républque turque de Chypre du Nord, le vice Premier ministre turc Besir Atalay a affiché une position très dure et sans précédent vis-à-vis de l'UE et des autorités de la partie grecque de l'île. Il poursuit ainsi l'assaut diplomatique ouvert par la rupture (début septembre) des liens militaires et commerciaux avec Israël et par la tournée du Premier ministre Recept Tayyip Erdogan dans les Etats du printemps arabes.
Alors que sa candidature d'adhésion à l'UE est au point mort, la Turquie bande ainsi ses muscles régionaux dans une démonstration de fierté nationale. Mais selon La Stampa,l'origine de cette querelle est avant tout matérielle. Le grand gisement de gaz Leviathan récemment découvert dans les eaux entre Chypre et Israël, que les deux pays se préparent à exploiter, a rapidement amené la marine ainsi que l'aviation turque à manoeuvrer dans la zone.
"Mais d'ici dix longs mois, Erdogan disposera de nombreuses occasions pour changer d'idée", écrit La Stampa. "L'Europe ne peut pas se permettre de perdre la Turquie, pas maintenant", car ses nouvelles relations avec les gouvernements du Printemps arabe dépendent beaucoup de la médiation d'Ankara et du modèle laïque et pro-occidental que la Turquie représente.