D’après les manifestants, le drame a été provoqué par l’incurie et la corruption du maire de l’arrondissement où se trouvait le local, un phénomène répandu dans tout le pays et qu’ils voulaient dénoncer, soulignent les principaux quotidiens. Le 5 novembre, le président de la République Klaus Iohannis a nommé Premier ministre par intérim le ministre de l’Education, le technicien Sorin Cimpeanu.
România liberă écrit que ce sont les protestations des 25 000 personnes descendues dans la rue le soir du 3 novembre pour dénoncer la corruption et son rôle dans l’incendie meurtrier de la boîte de nuit Colectiv qui ont poussé Ponta démissionner. Pour ce quotidien, la solidarité a eu mardi de nombreux visages, une expression de l’unité de la société derrière ces revendications :
On a demandé des démissions et surtout le changement. “On ne rentre pas chez nous, nos morts ne le permettent pas” a été l’un des slogans répétés toute la nuit. Le lendemain, quand beaucoup parmi ceux qui avaient protesté dormaient encore, un maire et un gouvernement entier étaient tombés.
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C’est le chef du Parti social-democrate, Liviu Dragnea, qui a annoncé le premier la démission du Premier ministre Victor Ponta, dont il souhaitait depuis longtemps se débarasser, souligne Adevărul. Dans un éditorial, le journal soutient qu’il est toujours plus clair que la révolte de la rue n’a pas d’idéologie ou de couleur politique :
En revanche, elle a des principes clairs. Non à la corruption, non à l’incompétence, non à la démagogie, non au mensonge. […] La démission du gouvernement Ponta est une bataille remportée, mais pas la guerre. Les exigences de la rue ne sont pas négociables.
Evenimentul zilei note que la rue a éconduit le gouvernement Ponta. Pour l’éditorialiste Ion Cristoiu, la chute des gouvernements suite à des manifestations de rue commence à devenir une habitude :
Dans tous les pays civilisés du monde, les tensions sociales, l'érosion du gouvernement trouvent leur solution dans des élections anticipées. Chez nous, comme les élections anticipées sont pratiquement impossibles, on appelle depuis 25 ans à la rue pour renverser un gouvernement.
La Roumanie est dirigée par la rue, estime également Libertatea, selon lequel les exécutifs sont à la merci des protestations :
La société civile semble mûrir. Quand elle se fâche, elle peut faire tomber des gouvernements. Cette fois-ci, elle demande plus que le changement de l’exécutif : elle demande de changer la manière dont on fait de la politique en Roumanie.