Après les législatives en Espagne

“Les Espagnols ont décidé de donner une autre possibilité à Rajoy”

Pour la presse espagnole, le Premier ministre sortant doit, après avoir remporté les élections du 26 juin, former un gouvernement, de coalition ou de minorité, car un troisième vote en moins d’un an porterait un coup à la démocratie espagnole.

Publié le 28 juin 2016 à 10:34

Le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy est arrivé en tête le 26 juin, en obtenant 137 des 350 sièges de la chambre des députés. Le Parti socialiste (PSOE) est arrivé deuxième, avec 85 députés. Unidos Podemos, le mouvement mené par Pablo Iglesias, n’a pas ‘doublé’ le PSOE comme l’annonçaient les sondages et obtenu 71 sièges, alors que Ciudadanos, le mouvement de centre-droit d’Albert Rivera en a obtenu 32.

La priorité absolue, c’est de rendre possible un accord qui assure rapidement un gouvernement stable, corrigeant ainsi la pire des conséquences de la législature précédente”, récite l’éditorial d’El País. Qui poursuit :

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le résultat du Parti populaire, clairement meilleur que celui de décembre, lui donne à nouveau l’initiative pour tenter de former le gouvernement. Espérons qu’il ne le refuse pas à nouveau. Son leader, Mariano Rajoy, peut se sentir raisonnablement récompensé en raison de la hausse des sièges obtenus, mais il est loin de pouvoir gouverner seul. Il doit tenter de former un gouvernement ample et pour cela, il doit entamer d’abord un dialogue responsable et sincère.

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Le vrai vainqueur, c’est Mariano Rajoy, même s’il doit interpreter avec précaution les résultats, car il n’a pas la majorité nécessaire pour être certain d’obtenir l’investiture”, lit-on dans l’éditorial d’ABC. Pour le journal conservateur,

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aujourd’hui commence une phase politique qui remet dans les mains du PP et de Rajoy la responsabilité de former le gouvernement au moyen d’accords et de négociations avec les autres partis. La corruption a coûté cher au PP et on ne doit pas l’oublier. Beaucoup de choses doivent changer. […] L’avenir immédiat sera complique, mais pas plus que la législature qui l’attend s’il sera à nouveau investi comme chef du gouvernement.

Mariano Rajoy est le grand vainqueur des élections”, établit l’éditorial d’El Mundo, selon lequel

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les Espagnols ont décidé de donner une autre possibilité à Rajoy qui, bien qu’il soit loin d’avoir la majorité nécessaire pour gouverner, est le seul leader qui sort renforcé de ce vote. Il est évident que le PP est parvenu à attirer le vote utile, en réaction à la percée que les sondages attribuaient à Podemos, recueillant ainsi autour de lui le vote de centre-droit, au dépens de Ciudadanos. […] Ces élections n’ont pas provoqué de changement radical dans le scénario politique, mais elles ont apporté de légères différences qui permettent de penser qu’il n’y aura pas de nouveau vote et que les partis seront capables de tisser de nouveaux accords pour former un exécutif stable ou, du moins, laisser que la liste la plus votée gouverne.

Dans l’éditorial de La Razón, on peut lire que

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le résultat du Brexit et de la désastreuse sortie du Royaume-Uni nous ont mis face à un miroir : nous avons besoin de dirigeants sérieux et Rajoy en est un. Il sait ce qu’il doit faire et il a un plan pour maintenir la reprise économique. […] Contrairement à il y a sept mois, nous savons à présent quels sont les temps et ce qu’il faut faire pour sortir de la situation de blocage. A partir d’aujourd’hui, les dirigeants qui placent les intérêts de l’Espagne avant ceux de leur parti doivent faire entendre leur voix. Les Espagnols le demandent et ils se doivent de répondre vite.

La répétition des élections a donné une photographie qui ressemble à celle d’il y a sept mois, avec la différence que certaines voix de Ciudadanos sont passées (ou revenues) au Pp”, écrit le directeur de La Vanguardia Màrius Carol, selon lequel

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les électeurs espagnols sont partagés en deux entre droite et gauche, de sorte qu’il ne sera pas facile de former un nouveau gouvernement. […] Ces élections ont également permi à Mariano Rajoy de renforcer sa position et ont démenti le doublement du PSOE par Podemos. […] Il ne sera pas facile d’obtenir un accord de gouvernement mais personne ne veut d’une troisième élection, qui ne résoudrait rien et qui affaiblirait la démocratie. Les prochaines semaines s’annoncent intenses.

Pour Ramón Gorriarán, “la photo ressemble à celle du 20 décembre, même si elle est un peu décalée à droite.” L’éditorialiste du Correo estime en effet que

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ce qui ressort le jour après le rendez-vous électoral, c’est un scénario dans lequel les accords sont à nouveaux les protagonistes, et ils sont difficiles également, car aucune coalition naturelle n’atteint la majorité au Congrès. […] La grande coalition, dans certaines variantes – avec le soutien ou l’abstention des Socialistes – se profile au loin, mais le PSOE a déjà dit non. Les options sont claires : soit l’abstention permet à Rajoy de former un gouvernement de minorité, soit on forme une alliance avec les indépendentistes, soit l’Espagne ira vers un troisième vote.

Le grand vainqueur du 26 juin est Mariano Rajoy ; le grand perdent, sans concessions, est Pablo Iglesias, qui n’a pas mis à profit l’alliance avec Izquierda unida et n’est pas parvenu à ‘doubler’ le PSOE”, écrit le directeur d’El Periódico, Enric Hernández. Qui ajoute :

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le centre-droit sort renforcé de la répétition électorale ; la gauche, décimée. Le verdict des urnes met en exergue l’erreur commise par le leader de Podemos après le 20 décembre, en utilisant l’alibi de l’entente préventive entre le chef du PSOE Pedro Sánchez et celui de Ciudadanos Albert Rivera pour rejeter l’accord entre les forces politique qui s’étaient dites prêtes, malgré leurs différences, à déloger le PP du pouvoir.

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