Fini les vacances

Publié le 24 août 2012 à 13:00

Les marchés sont-ils tout-puissants ? Hélas oui, disait-on il y a encore quelques semaines. C’était l’époque où la crise de la dette paraissait sur le point d’emporter, après la Grèce perdue d’avance, l’Espagne et, dans son élan, l’Italie. Les dirigeants européens semblaient incapables d’enrayer une spirale infernale qui s’auto-alimentait.

Mais quelque chose s’est passé depuis. On peut situer le déclic aux alentours du sommet européen de fin juin, lorsque les Vingt-Sept ont -enfin ! -signifié leur volonté claire d’avancer sur le plan de l’intégration économique et d’une union bancaire. Ils mettaient ainsi fin à des mois d’atermoiements, qui avaient alimenté cette incertitude dont les investisseurs ont horreur mais qui fait le bonheur des spéculateurs.

S’en est suivie une intense activité diplomatique - notamment de la part du président du Conseil italien Mario Monti et du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, unis pour combattre l’abominable “spread” (l'écart avec les taux de rendement de la dette allemande), et du Premier ministre grec Antonis Samaras, plaidant pour un peu d’air pour son pays - et même quasiment politique de la part de Mario Draghi, qui a assuré que la Banque centrale européenne ferait “tout” pour assurer la continuité de l’euro. Relativement épargné dans les semaines qui ont suivi son élection, François Hollande va devoir mettre les mains dans le cambouis européen : rencontre avec Angela Merkel le 23 août, avec Samaras le 25, Rajoy le 30 et avec Monti le 4 septembre. La chancelière doit quant à elle rencontrer Samaras le 24 août, Monti le 29 et Rajoy le 6 septembre.

Tout cela devrait culminer lors du sommet européen des 18 et 19 octobre prochain à Bruxelles, au cours duquel les chefs d’Etat et de gouvernement devront définir leur approche du dossier espagnol, italien et, surtout, grec. La troïka aura en effet remis ses conclusions sur l’avancement des réformes en Grèce fin septembre et c’est à Bruxelles que se décidera l’éventuel assouplissement des conditions d’austérité imposées à Athènes.

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D’ici-là, la Cour constitutionnelle allemande aura donné - ou pas - le 12 septembre son feu vert à la ratification par Berlin du Mécanisme européen de stabilité, indispensable pour que cet outil censé soulager les pays en difficulté soit jugé crédible par les marchés.

Pendant ce temps, le spectre d’une “grexit” continuera de plâner, car, tout en multipliant les déclarations rassurantes, plusieurs banquiers et politiques semblent se préparer au pire. Est-ce du bluff ? Il devient urgent de le découvrir et de mettre un terme à ce jeu du chaud et du froid qui met à rude épreuve les nerfs des Européens.

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