Hollande relève le défi de Merkel

Publié le 17 mai 2013 à 11:57

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"Une offre française pour l’Europe, enfin !" : Le Monde salue l’orientation européenne donnée par le président français lors de sa conférence de presse du 16 mai.

Ce fut une adresse. Aux Européens et à l'Allemagne. Lors de sa conférence de presse, François Hollande a enfin abandonné l'esquive et la politique de la chaise vide européenne qu'il pratiquait depuis son élection. […] En affirmant que la France devait être un "trait d'union" entre le Nord et le Sud de l'Europe, le chef de l'Etat renonce à fédérer les pays latins contre l'Europe germanique.

Le quotidien estime par ailleurs qu’en appellant à "un gouvernement économique" de la zone euro,

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François Hollande prend au mot Angela Merkel, qui avait proposé, il y a un an, une union politique. A l'époque, il avait critiqué une proposition vide. Aujourd'hui, il lui donne un "contenu". Prendre les Allemands au mot, c'est la bonne stratégie. Il y a de nouveau une offre française sur la table européenne. Enfin ! Mais celle-ci ne sera crédible que si M. Hollande met en ordre la maison France.

En Allemagne, les propos de François Hollande ont été reçus avec beaucoup moins d’enthousiasme. Die Welt estime ainsi que sa "soi-disante offensive contient essentiellement des mesures que son prédécesseur avait déjà présentées", qu’il s’agisse du

gouvernement économique européen que Sarkozy avait demandé en octobre 2008 devant le Parlement européen à Strasbourg ou de l’idée des obligations européennes qui pour des raisons tactiques ne s’appellent plus eurobonds chez Hollande, afin que les Allemands têtus les acceptent un jour.

Concernant son adresse à l’Allemagne, Die Welt rétorque que l’on doit interpréter l’attitude de Hollande qui consiste à "pester notoirement contre l’austérité allemande non seulement comme un positionnement idéologique, mais aussi comme une mesure tactique" :

en se présentant comme celui qui lutte contre le spectre du diktat de l’austérité à la Merkel, il essaie de gagner en marge de manoeuvre pour, dans le meilleur des cas, faire passer des réformes impopulaires. Angela Merkel devrait donc continuer de lui servir de punching-ball européen pendant encore un peu de temps.

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