Ioulia Timochenko reste en prison

Publié le 30 août 2012 à 11:15

La Cour suprême de Kiev a confirmé le jugement de première instancecontre l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko, condamnée en octobre dernier à 7 ans de prison et à une amende de 150 millions d'euros pour abus de pouvoir dans la négociation d'un contrat gazier avec la Russie en 2009. "C'est la fin des illusions", écrit Gazeta Wyborcza, et "la preuve ultime" que les autorités de Kiev veulent garder Timochenko en prison pour les prochaines années, et particulièrement pendant les élections législatives qui auront lieu en octobre prochain.

L'ancien Premier ministre ne sera ni pardonnée, ni n'obtiendra un compromis avec les autorités au pouvoir. Le gouvernement a d'ores et déjà déclaré la guerre à l'opposition, avec tout ce que cela implique de conséquences désastreuses pour le pays, estime le quotidien de Varsovie, qui poursuit :

Cette décision va transformer la scène politique ukrainienne en un duel armé dont les résultats sont déjà évidents. Les relations entre l'UE et l'Ukraine sont gelées. Il n'y a aucun espoir de voir l'accord d'association qui aurait relié le pays à l'Ouest rapidement ratifié et mis en place. Kiev est assise sur la barrière entre la Russie et l'Europe. L'Ukraine ne se réforme pas et perd sa position de premier plan dans l'ancienne URSS quand on parle de démocratie, de pluralisme et de liberté de la presse.

A Paris, Les Echos interrogent ironiquement la position intangible de l’Europe :

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Malgré des faits établis, [...] l’UE a, semble-t-il, en sa possession des éléments irréfutables de l’innocence de l’ex-”princesse du gaz”. Comment, sinon, parler de “procès politique”, comment tourner le dos au peuple ukrainien, qui ne demanderait qu’à s’ouvrir à l’Europe et, pourquoi pas, l’Ukraine étant forte d’une position géopolitique aussi délicate que stratégique, à lui servir de relais avec la Russie ?

Les Echos redoutent que l’UE se braque et lance qu’

il y a fort à parier que l’inflexibilité de la justice de Kiev ne conduise la Cour européenne des droits de l’homme à prendre un peu trop en compte les aspects extrajudiciaires.

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