Que n’avons-nous pas profité de cette aurore pleine de promesses ! Chacun avait sur son bureau ou dans sa poche des appareils qui lui offraient plus de moyens de communication que n’en possédait le président des Etats-Unis voilà encore 20 ans ; moyennant quelques euros, vous vous transformiez en studio de télévision ou en éditeur : tout était possible, s’enflammaient-ils tous, mais nous avons raté le coche. Un désastre, avouons-le, ou le message d’un rêve qui, maintenant que nous sommes réveillés, devrait nous faire réfléchir.
La crise de la presse n’est pas en cause ici. Quand on voit la grosse machine médiatique réagir comme par réflexe pavlovien et gloser – pas toujours à mauvais escient, mais toujours en adoptant la posture du donneur de leçons – sur les "occasions manquées" [du secteur] après les annonces de l’insolvabilité de la Frankfurter Rundschau et de la fermeture du Financial Times Deutschland, c’est que le moment est venu de voir qui est dans le bateau.
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Traduction : Jean-Baptiste Bor
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