Aktualności La Belgique face au terrorisme

Après l’émotion, l’heure est à un débat enfin serein

Pour panser ses blessures, le royaume a besoin de temps, d’une discussion dépassionnée sur les causes des attentats du 22 mars et de faire la clarté sur le moyen d’y répondre, estime le rédacteur en chef du Soir.

Opublikowano w dniu 30 marca 2016 o 09:15

Des larmes, des silences, de la solidarité réjouissante. Et de la sobriété. La Belgique a entamé son deuxième jour de deuil, mercredi 23 mars, avec une grande dignité. Curieusement, l’émotion ressentie dans tout le Royaume était plus forte que celle de la veille, jour des attentats sanglants qui ont endeuillé Bruxelles.

En fait, on a l’impression que le pays était sous le choc mardi, comme tétanisé par la violence sauvage des terroristes, alors qu’hier, on commençait à mettre des noms, des visages et des histoires sur les victimes.

Une personnification qui nous ramène à notre propre fragilité et provoque une compassion naturelle. C’est ce qu’on appelle le deuil. Il durera, officiellement, jusqu’à ce jeudi soir. Mais il faudra bien plus de temps pour panser les blessures d’un pays.

Et pour ce faire, deux éléments sont nécessaires : la sérénité et la clarté.

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La sérénité, ce serait la victoire de l’intelligence : éviter les caricatures, les amalgames et le populisme. Car il est évident que deux dangers nous guettent aujourd’hui : la caricature externe et la caricature intérieure. Les chaînes de télé étrangères qui confondent Molenbeek et Maelbeek et transforment la Belgique en terre brûlée n’apportent rien de constructif, pas plus que les experts français de tout poil qui n’ont jamais mis les pieds à Bruxelles. “Qui est sans faute dans le domaine du terrorisme ?”, se demande Jean-Claude Juncker dans l’interview qu’il nous accorde . “Qu’on ne commence pas à critiquer la Belgique, je ne partage pas ce mépris.

La clarté, par contre, c’est sortir du non-dit. Et à ce niveau-là, toute question est bonne à poser. Et même nécessaire en démocratie. Des questions sur l’enquête, sur le renseignement, sur le parcours de terroristes nés en Belgique, sur ce que savait ou ne savait pas Salah Abdeslam (c’est peu dire que le terroriste désormais en prison détient un trésor d’informations qui pourraient apporter beaucoup de réponses à autant d’interrogations).

Des questions et une véritable introspection, aussi, et surtout en fait, sur les quarante dernières années de la Belgique et de sa politique. En matière de sécurité, d’intégration, de “vivre-ensemble”, son laxisme évident sur certains points, sa légèreté sur d’autres, son manque de vision, sans doute, sur le projet global qui est (devrait) être le nôtre. Si on confisque ce débat en restant dans l’idéologie entre ceux qui pensent que tout va bien et les populistes qui proposent des solutions simplistes, nous n’irons pas loin.

Or, c’est cela qui va se jouer dans les prochains jours, semaines, mois : notre capacité à nommer les problèmes pour les affronter et ne pas les contourner, notre volonté de développer un projet sociétal clair pour le pays. Si on peut tirer des leçons de ce qu’a connu la France depuis le mois de novembre, évitons de tomber très vite dans la discorde nationale, la querelle politicienne, les vrais/faux débats qui tournent au ridicule du style de la déchéance de la nationalité et concentrons-nous sur l’essentiel.

Ce serait le meilleur hommage à rendre aux victimes des attentats.

BÉLGICA FRENTE AL TERRORISMO:
Es la hora para un debate sereno
28 marca 2016LE SOIR BRUKSELA

Shooty
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El país necesita tiempo para curar sus heridas, una discusión desapasionada sobre la causa de los atentados del 22 de marzo y claridad sobre los medios para responderlos, afirma el redactor jefe del diario Le Soir.

Christophe Berti
Lágrimas, silencio, solidaridad. Y sobriedad. Bélgica comenzó su segundo día de luto el miércoles 23 marzo con gran dignidad. Curiosamente, la emoción que se sentía en todo el Reino era más fuerte que la del día anterior, el día de [los ataques] (5065317) sangrientos que cubrieron Bruselas.

De hecho, parece que el país estaba en estado de shock el martes, como paralizado por la violencia salvaje de terroristas, mientras que ayer, empezamos a poner nombres, rostros e historias a las víctimas.

Una personificación que nos lleva de nuevo a nuestra propia fragilidad y provoca una compasión natural. Esto se llama luto. Su duración será oficialmente hasta el jueves por la noche. Pero tomará mucho más tiempo sanar las heridas de un país.

Y para hacer eso, se necesitan dos cosas: serenidad y claridad.

La serenidad sería la victoria de la inteligencia: evitar las caricaturas, las amalgamas y el populismo. Porque es evidente que dos peligros nos amenazan hoy en día: la caricatura externa e interna. Los canales extranjeros de televisión que confunden Molenbeek y Maelbeek y transforman Bélgica en tierra quemada no aportan nada constructivo, ni los expertos franceses de todos los colores que nunca han puesto un pie en Bruselas. "¿Quién se puede vanagloriar de ser impecable en la lucha contra el terrorismo?", se pregunta Jean-Claude Juncker en la entrevista que nos concede. "* Que no se comience a criticar a Bélgica, no comparto ese desprecio."

La claridad, por otra parte, es salir del silencio. Y en ese nivel, cualquier pregunta es una buena pregunta. E incluso necesaria en una democracia. Las preguntas sobre la investigación, sobre los servicios de inteligencia, el recorrido de los terroristas nacidos en Bélgica, lo que sabía o no sabía Salah Abdeslam (es decir poco que los terroristas actualmente en prisión tienen ahora un tesoro de información que pueda traer muchas respuestas a todas las preguntas).

Preguntas y una verdadera introspección, también y sobre todo, de hecho, en los últimos cuarenta años de Bélgica y de su política. La seguridad, la integración, "vivir juntos", su aparente laxitud en ciertos puntos, su ligereza sobre otros, su falta de visión, sin duda, sobre el proyecto global que es (y debe ser) el nuestro . Si eludimos este debate al permanecer en una discusión ideológica entre los que piensan que todo está bien y los populistas que proponen soluciones simplistas, no vamos a ir muy lejos.

Ahora bien, esto es lo que se va a decidir en los próximos días, semanas, meses: nuestra capacidad para nombrar a los problemas para hacerles frente y no rodearlos, nuestro deseo de desarrollar un proyecto social claro para el país. Si podemos aprender de lo que pasó en Francia en noviembre, evitaremos caer en la discordia nacional, la querella política, los debates en torno al falso/verdadero que llevan al ridículo, y nos concentraremos en lo esencial.

Ese sería el mejor homenaje a las víctimas de los ataques.

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