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Leuk of niet: leve het schaliegas

Les hydrocarbures non conventionnels sont la solution pour résoudre la dépendance envers la Russie et relancer l’économie européenne : la Pologne a donc raison d’être l’avant-garde de cette industrie, jugée polluante, dans l’UE. Voilà ce qu’explique Rzeczpospolita, qui s’en prend à tous les opposants au projet.

Gepubliceerd op 9 november 2012
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**Une fois n'est pas coutume, les yeux de l'Europe sont tournés vers la Pologne. L'avenir des entreprises polonaises, mais aussi allemandes, françaises ou italiennes dépendra des mesures qui seront mises en place chez nous. Le domaine que tout le monde scrute est celui de la recherche du gaz de schiste.

La présentation par le ministère de l'Environnement des lignes directrices du projet de loi sur l'extraction d'hydrocarbures [prévue fin novembre] , constitue le point de départ de la voie empruntée il y a quelques années par les Etats-Unis, passés, en seulement 6 ans de la position de gros importateur de gaz au stade d'autosuffisance, et bientôt même à celui de l'expansion mondiale, après l'achèvement des terminaux de de liquéfaction du gaz.

La Pologne livre aujourd'hui une course contre le temps et le prix. On estime que dans 3 ans, lorsque le gaz américain atteindra la Pologne grâce à la mise en route du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à Świnoujście (initialement prévue en 2014, mais accusant de sérieux retards), son prix ne devrait pas dépasser 300 dollars par 1000 mètres cubes.

C'est précisément le tarif appliqué qui déterminera la rentabilité des investissements en Pologne, surtout par rapport au prix excessif, pour ne pas dire usuraire, de 550 dollars pour 1 000 mètres cubes payés actuellement à Gazprom. Le gaz liquéfié bon marché marquera l’émergence d’une véritable concurrence sur le marché.

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Par conséquent, le régime de taxation des hydrocarbures proposé par le ministère de l'Environnement permet d'espérer que les compagnies minières étrangères verront en Pologne une opportunité d'affaires. En effet, bien que le coût d'extraction du gaz de schiste soit estimé deux fois plus élevé en Pologne qu'aux Etats-Unis, il reste tout de même une marge de manœuvre pour gagner de l'argent.

Cependant, pour que "la révolution de schiste" ne se fasse en Pologne, les investisseurs doivent obtenir un signal clair que les conditions fiscales demeureront stables durant les années à venir. Si le projet de loi est examiné en novembre par le gouvernement, avant d'être présenté au Parlement d'ici la fin de l'année, il convient d'ores et déjà entamer un dialogue avec l'opposition. Le consensus parmi les principales formations politiques sera la meilleure incitation aux investissements.

Dans cette bataille nous ne disposons pratiquement pas d'alliés en Europe. Le développement du secteur gazier portera un coup évident aux intérêts de la Russie, le principal fournisseur de gaz de l'UE. Les Allemands ne cachent pas non plus leurs réticences envers le développement de l'industrie du gaz de schiste, susceptible de mettre en question le sens de leurs énormes investissements dans le gazoduc Nord-Stream. Les forages ne sont pas non plus du goût de la France, car s’ils s'avèrent concluants, les compagnies énergétiques françaises pourraient à nouveau exiger la levée de l'interdiction de forage, en vigueur dans le pays. Les Tchèques et les Bulgares nous regardent de travers pour la même raison.

Malgré toutes ces contraintes internationales, le principal frein à l'exploitation de gisement de gaz de schiste se trouve non pas à l'étranger, mais dans le pays. Notre PGNiG [la société publique du gaz et du pétrole] mettra tout en œuvre pour retarder le développement de cette branche d'industrie. Plus longtemps on gardera le statu quo, avec PGNiG qui achète, hors de prix, du gaz en provenance de la Russie, pour le vendre à nos consommateurs, après l'avoir mélangé avec du carburant polonais pratiquement exempt de taxes, plus longtemps la société pourra jouir d’une situation de monopole.

Les organisations ecologistes en plein essor constituent un autre obstacle. Le gouvernement, qui depuis 4 ans n'est toujours pas en mesure de faire adopter une bonne loi, ou de mettre en place une campagne d'information digne de ce nom, a largement contribué à la montée en puissance du discours écologiste. Et quand l'esprit est endormi, les écoterroristes se réveillent, en effrayant les populations avec le danger de contamination des nappes phréatiques par des produits chimiques cancérigènes injectés lors de la fracturation hydraulique, ou d'un tremblement de terre, provoqué par des micro-détonations effectuées 4 kilomètres sous terre.

Pourtant les produits chimiques utilisés dans la fracturation sont souvent les mêmes que les écologistes servent à leurs enfants, sous forme de bonbons gélifiés. Quant aux secousses issues de la fracturation, une étude détaillée a montré que celles provoquées par un camion roulant sur l'autoroute sont bien plus puissantes. Par ailleurs, avec des centaines de milliers de forages à travers le monde, les eaux souterraines n'ont été contaminées nulle part.

Ces arguments n'atteindront évidemment pas les défenseurs de l'environnement pour qui le film Gasland est la Bible. Mais ce n'est pas ceux-là que le gouvernement devrait convaincre. Une information fiable à l'égard des populations locales, celles qui vivront à proximité des puits, minimiserait l'influence des écologistes, comme ce fut le cas partout où de telles campagnes d'information ont pu être menées par les sociétés minières.**

**Il existe un troisième frein, politique. En choisissant la voie de la "révolution de schiste", nous avons besoin de nouveaux alliés. Les intérêts de Varsovie seront manifestement contraires aux intérêts de Berlin, Paris, Moscou et Prague. Le gaz polonais bon marché rendrait nos sociétés beaucoup plus compétitives que les entreprises allemandes ou françaises. Elles seraient alors tentées de délocaliser leur production chez nous, et la fuite des emplois est synonyme de problèmes pour tout gouvernement au monde.

Mais si nous réussissons le prix de l'énergie commencera à décroître dans toute l'Europe. En ce sens, les gaz de schiste polonais peuvent devenir l'un des éléments du sauvetage de l'économie européenne.**

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