Soupçonnée de corruption à Bratislava, chargée de privatiser à Athènes

Publié le 7 août 2012

En janvier 2012, quand l’affaire “Gorila”(Gorille) a éclaté, Anna Bubeníková s’est retrouvée au centre des révélations sur la corruption en Slovaquie, contenues dans les rapports des services secrets publiés sur internet. Elle a dû démissionner de son poste de directrice du Fonds du patrimoine national (FNM), où elle était chargée des privatisations. Aujourd’hui, ironise SME, elle est “la sauveuse de l'euro”. Car, comme l’a révélé TV Markíza [une chaîne de télévision slovaque], elle a été choisie pour faire partie d’un comité de la Commission européenne chargé de superviser les privatisations en Grèce.

Anna Bubeníková a été recommandée à l’UE en juillet 2011 par l'ancien ministre de Finances slovaque, Ivan Mikloš. Mais le gouvernement slovaque au pouvoir depuis mars demande désormais que sa nomination soit réexaminée par l’Eurogroupe, “en raison de doutes éthiques”, explique The Slovak Spectator.

Pourtant, note SME, la justice slovaque n’a toujours pas jugé bon d'interroger Bubeníková . Sur un ton désabusé, le quotidien écrit donc que "si la troïka [UE-BCE-FMI] est indifférente” aux soupçons de corruption qui pèsent sur Bubeníková, “il n'y a pas de raison qu’elle ne doive pas aider les Grecs”. Car après tout,

Si le rythme des privatisations en Grèce était ne serait-ce que la moitié de celui des privatisations en Slovaquie, on aurait de bonnes chances de sauver la zone euro. [...] Comme le dit le document "Gorille", Bubeníková est très efficace. Vendre des biens pour 50 milliards devrait donc être du gâteau pour elle.

Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi

Cet article vous intéresse ?

Il est en accès libre grâce au soutien de notre communauté. Publier et traduire nos articles à un coût. Pour continuer à vous informer en toute indépendance, nous avons besoin de votre soutien.

Je m’abonne ou Je fais un don

Live | Enquête sur les promesses non tenues de la finance verte

Depuis les années 1980 et la financiarisation de l’économie, les acteurs de la finance nous ont appris que toute faille dans la loi cache une opportunité de gain à court terme. Les journalistes récompensés Stefano Valentino et Giorgio Michalopoulos décortiquent pour Voxeurop les dessous de la finance verte.

Voir l’évènement

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez un journalisme qui ne s’arrête pas aux frontières

Bénéficiez de nos offres d'abonnement, ou faites un don pour renforcer notre indépendance

sur le même sujet