A peine après avoir inauguré une délégation de l'UE dans le fief rebelle de Benghazi, en Libye, le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton devait subir ce lundi "un interrogatoire serré pour "la mauvaise" politique de l'UE", rapporte le Daily Telegraph. Accusée d'être entourée de beni oui-oui et d'avoir "adopté une mentalité défensive plutôt que d'affronter les problèmes", la baronne Ashton risquait d'être critiquée pour "l'incohérence" de la politique diplomatique de l'UE, lors d'un déjeuner "inventaire"des ministres européens des Affaires étrangères, ce 23 mai.
"La France, l'Autriche, la Belgique et les Pays-Bas, entre autres, laissent entendre qu'elle a échoué à asseoir son autorité au sein du SEAE, le service diplomatique européen crée par le traité de Lisbonne pour unifier la politique étrangère européenne", explique le quotidien londonien. Ce dernier ajoute que "les diplomates et les fonctionnaires accusent Lady Ashton de réagir trop tardivement aux évènements, notamment au Printemps arabe". Enfin, certains pays vont jusqu'à suspecter que "Lady Ashton reste à ce poste parce que les Tories [le parti au pouvoir au Royaume-Uni], qui ont tenté de bloquer le traité de Lisbonne, sont heureux d'avoir une personne 'incompétente' au poste de ministre des Affaires étrangères".