Auditions

Publié le 15 janvier 2010

Depuis le 11 janvier, les commissaires européens désignés passent un à un des auditions devant le Parlement européen. Pendant trois heures, chacun se soumet aux questions des députés sur des sujets aussi variés que ses compétences, sa vision pour l'avenir ou ses opinions sur les questions de société, de politique internationale ou économique. Il s'agit pour les commissaires de prouver qu'ils ne sont pas que des notaires, chargés d'appliquer les décisions du Conseil et la ligne imposée par le président de la Commission, José Manuel Barroso. Pour les eurodéputés, c'est l'occasion d'exercer une de leurs attributions les plus rares et précieuses : ils peuvent en effet rejeter en bloc la nouvelle Commission si un ou plusieurs candidats ratent leur examen.

Cet examen, auquel la plupart des ministres en poste dans nos pays n'ont jamais eu à se soumettre et que nombre d'entre eux ne passeraient probablement pas avec succès, constitue ainsi une des rares occasions où un contrôle démocratique s'exerce sur des institutions européennes auxquelles on reproche - souvent à raison - leur opacité.

Malgré le pacte de non agression tacite entre les forces politiques pour ménager les commissaires désignés, il semble que, comme en 2004, les eurodéputés n'aient pas l'intention de se limiter à assister passivement aux déclarations de bonne foi, et de bonne volonté des candidats. A l'époque, l'Italien Rocco Buttiglione, accusé d'homophobie, l'a appris à ses frais. Cette fois, c'est la Bulgare Roumiania Jeleva, désignée pour le poste de commissaire à l'Aide humanitaire, qui est sur la sellette pour avoir supposément omis de déclarer certains de ses revenus. Anxieux de tester les nouveaux pouvoirs que leur accorde le traité de Lisbonne, les élus pourraient exiger un remaniement, voire des remplacements. Le feront-ils ? Gian Paolo Accardo

Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi
Lire plus sur le même sujet

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez un journalisme qui ne s’arrête pas aux frontières

Faites un don pour renforcer notre indépendance