Højskole, école du libre cours

Dans les Højskoles, au Danemark, pas d’examens, un rythme propre à chaque étudiant, un emploi du temps libre, etc. Cafebabel.com distribue les bons points à ce type de scolarité alternative qui permet aux étudiants d'"exprimer librement leur créativité".

Publié le 16 octobre 2009 à 15:18

Ole Dedenroth, directeur d’une Højskole à Brenderup au Danemark, regrette que trop souvent l'éducation rime avec obligation. Pourquoi ne pas l’associer au concept de plaisir et d’amusement ? "Dans les Højskole, on apprend ce que l’on a envie de savoir. On n’assène pas aux étudiants de grandes vérités mais on les aide à utiliser les outils adaptés pour chercher et trouver les réponses à leurs questions", dit-il.

Le concept des Højskole est une anomalie très danoise. Fondées au 19ème siècle par l’évêque Grundtvig, ces établissements scolaires se basent sur le principe de l'apprentissage par le dialogue et l’interaction sociale. On n’y délivre pas de diplômes pour construire une carrière, mais on se frotte à "la vie" pour intégrer de nouvelles compétences et aussi apprendre à évoluer en groupe, en maniant les valeurs de la démocratie et de l’égalité, à être créatif au quotidien. Les uns enseignant aux autres.

Højskole fonde ses enseignements sur des matières bien précises, à forte dominante artistique. A Brenderup par exemple, les étudiants peuvent choisir parmi plusieurs matières fondamentales : musique folklorique, relations internationales, danois ou art. En cours de soutien, plusieurs options sont proposées, notamment une initiation au danois, à l’anglais, des ateliers de débats ou d’autres plus pratiques en design de produits de recyclage, en céramique, etc. Ces matières sont professionnalisantes, mais des journées entières peuvent aussi être consacrées à l’éducation alimentaire ou aux rapports sexuels protégés. Des ateliers hebdomadaires sur l’interculturalité s’ajoutent à ce programme et chacun participe ou organise des activités physiques de toutes sortes, football, volley-ball, badminton, etc.

Le droit de se tromper

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Il y a peu de critères pour s’inscrire dans cette école : il faut avoir 17 ans révolus, parler une langue qui permet de communiquer avec tout le monde, le danois ou l’anglais, plus rarement l’allemand. Toutes les nationalités sont les bienvenues. Ces écoles sont privées, mais partiellement financées par l’Etat via les bourses d’études, ou grâce à des fonds versés directement aux écoles. Chaque établissement doit s’assurer qu’une majorité d’étudiants est de nationalité danoise (ou groenlandaise), mais pour le reste l’inscription à une Højskole suffit pour faire la demande d’un visa d’étudiant pour les citoyens non européens. L’âge moyen est de 24 ans et les séjours s’échelonnent de 4 à 10 mois.

Anne Marie, 19 ans, est allemande. "En juillet, j’ai fini mes études secondaires et en Allemagne il est courant de faire une pause d’un an entre le diplôme de fin d’études secondaires et l’entrée à l’université : la fameuse année sabbatique", dit-elle pour expliquer son choix de s'inscrire dans une Højskole. Sigmar a, lui, 17 ans. Il est originaire d'Islande. "Je terminais la dernière année du lycée et je me suis demandé si l’école d’art était véritablement ce que je voulais faire ‘quand je serai grand’. Alors j’ai décidé de passer quatre mois ici, dans cette école, pour m’assurer que l’art était vraiment ma voie." A 27 ans, Marco qui est Mexicain, est l’élève le plus vieux, mais aussi le plus ancien :"Ici, tu as la possibilité de développer idées et projets, conclue-t-il, et tu as aussi le droit de te tromper."

Valeria Zincone. Traduction de Jane Mery

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