"On se noie !" titre l'hebdomadaire Wprost, alors que le Premier ministre Donald Tusk et son parti Plateforme civique (PO) s'effondrent dans les sondages. Selon une récente enquête, 44% des personnes interrogées ne font pas confiance au Premier ministre polonais, son plus mauvais score depuis son arrivée au pouvoir en 2007.
La liste des griefs est longue : le scandale Amber Gold, dans lequel son fils est impliqué, la mauvaise identification des corps des victimes de l'accident d'avion de Smolensk (des erreurs confirmées dans au moins deux cas), ou encore ce discours devant le Parlement fraîchement accueilli (ce que l'on appelle le "second exposé") que l'hebdomadaire de Varsovie qualifie de mélange de promesses vagues et fumeuses alors qu'on attendait un plan détaillé pour que le pays retrouve le chemin de la croissance. Wprost explique :
Cela devait être pour cet automne. L'exposé et une nouvelle ouverture. A la place, nous avons eu un homme sur la défensive, encaissant coup après coup. Quelque chose ne va pas et ça va trop loin. [...] Les électeurs sont de plus en plus en colère contre Donald Tusk et le rendent responsable de tous leurs malheurs, qu'il le soit ou non, comme on l'a vu récemment avec l'inondation du Stade national.
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Des pluies torrentielles ont transformé le Stade national en marécage alors que les responsables ont été incapables de déployer le toit sur le terrain, obligeant la FIFA à reporter la rencontre Pologne-Angleterre, qualificative pour la prochaine Coupe du monde de football. Cette bourde a déclenché une avalanche de commentaires violentssur les réseaux sociaux et une vague de critiques, atteignant aussi le Premier ministre. Un membre du parti de Donald Tusk se confie à Wprost, sous couvert d'anonymat :
Nous étions habitués à être en avance sur ce que les médias disaient, et c'était notre force. Aujourd'hui, nous sommes un demi-pas derrière les événements.