Le 1er juin, la Pologne s’est donnée un chef de l’Etat admirateur de Donald Trump, prônant la mise en place de contrôles aux frontières avec l’Allemagne pour empêcher l’entrée de migrants, dénonçant le million de réfugiés ukrainiens, opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, soutenu par le Premier ministre souverainiste hongrois Viktor Orbán.
Le nationaliste Karol Nawrocki (indépendant, soutenu par le parti d’extrême droite Droit et Justice, PiS) a devancé de peu, avec 50,89% des voix, le maire libéral de Varsovie Rafał Trzaskowski (PO, centre-droit, 49,11 %) au second tour de l’élection présidentielle.
Cette victoire même serrée témoigne une fois de plus de la polarisation de la société. Si Donald Tusk a obtenu la confiance du Parlement qu’il a soumis au vote le 11 juin, sera-t-il en mesure de mettre en œuvre sa politique ? Qui est vraiment Karol Nawrocki, quels sont ses soutiens, et comment pèsera-t-il sur les orientations de ce pays-clé pour l'UE, notamment en matière de position vis-à-vis de la guerre en Ukraine ? Peut-on parler d’ingérence américaine ?
Nous en avons discuté avec les deux journalistes polonais Agnieszka Wiśniewska de Krytyka Polityczna et Michał Kokot de Gazeta Wyborcza, collaborateurs réguliers de Voxeurop au sein de plusieurs projets européens. Une conversation en anglais modérée par Catherine André et Gian-Paolo Accardo.