Migration et démographie

La carte de l’augmentation de la population née à l’étranger

La récente crise des réfugiés a entraîné une forte hausse de la proportion d'immigrés parmi la population de nombreux pays européens, en particulier ceux qui ont accueilli un nombre important de demandeurs d’asile.

Publié le 7 juillet 2016 à 08:54

Cette carte, basée sur une analyse des données des Nations Unies et d’Eurostat par le Pew Research Center, montre les évolutions qu’a connu la proportion d’immigrés parmi la population européenne depuis un an et demi. Pendant cette période, plus d’un million de personnes ont déposé une demande d’asile en Europe.

C’est en Suède, en Hongrie et en Autriche que le nombre d’immigrés a le plus augmenté ; dans le rapport du Pew, il est précisé que “chacun de ces pays a connu une hausse de plus d’un point de pourcentage”. Cette évolution peut paraître infime, mais le Pew Research Center signale qu’une “hausse d’un point de pourcentage en une année seulement est peu commune, surtout dans les pays occidentaux” et rappelle qu’il a fallu attendre “une décennie” pour que la proportion d’immigrés “augmente d’environ un point dans la population des Etats-Unis (elle est passée de 13 à 14 % sur la période 2005-2015)”.

La proportion des personnes nées à l’étranger en Suède, en Norvège et en Autriche est déjà “considérable”, note le rapport : plus de 15 % de la population de ces pays est née à l’étranger, alors que des pays comme la Hongrie ou la Finlande sont bien loin de ces chiffres. La hausse qu’ont connu ces derniers a néanmoins été importante (elle s’élève à 1,3 % en Hongrie) et a entraîné une réaction hostile de la part des autorités. D’autres pays, comme la Pologne, la Slovaquie ou encore la République Tchèque, qui ont refusé d’appliquer les quotas de réfugiés prévus par la Commission européenne, n’ont connu qu’une très faible hausse du nombre de migrants sur leur territoire, voire pas de hausse du tout.

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Au cours des deux dernières années, certains pays à forte population née à l’étranger, comme la France et le Royaume-Uni, “n’ont accueilli que très peu de demandeurs d’asile par rapport à la taille de leur population”, alors que l’Allemagne “a accueilli plus de demandeurs d’asile que n’importe quel autre État européen”. En raison de la taille importante de la population allemande, l’augmentation du pourcentage de personnes nées à l’étranger a été négligeable.

A l’opposé, le Pew Research Center ajoute que

sur la même période, des pays comme la Lituanie, l’Espagne, la Slovénie, l’Estonie et la Lettonie ont vu leur pourcentage d’immigrés baisser. Cette tendance est due au fait que ces pays n’ont pas accueilli beaucoup de demandeurs d’asile au cours de l’année passée. D’autre part, la proportion actuelle de personnes nées à l’étranger dans ces pays est en baisse, car de nombreux immigrés font le choix de retourner dans leur pays d’origine (les Latinos-Américains connaissent la même situation en Espagne) et car cette population est vieillissante (c’est notamment le cas en Lettonie).

Le rapport conclut qu’il est probable que

la proportion de la population immigrée va changer à mesure que les migrations évoluent en Europe. Tous les demandeurs d’asile ne recevront pas le statut de réfugié en Europe, ce qui signifie que certains seront amenés à retourner dans leur pays d’origine. En Grèce, l’entrée est désormais interdite à une grande partie des migrants, suite à un accord qui prévoit de les renvoyer vers la Turquie et autres pays de l’UE. Néanmoins, des demandeurs d’asile continuent d’entrer en Europe, le dernier exemple en date étant celui d’Africains subsahariens qui ont traversé la mer Méditerranée pour rejoindre l’Italie.

La carte ci-dessous montre la proportion des personnes nées à l’étranger au sein des populations européennes.

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