La chancelière se vend bien…ailleurs

Publié le 13 août 2012

“*Notre visage de la crise*, titre la Welt am Sonntag dans un article sur “la cover girl allemande qui s’est le mieux exportée ces dernières années : la chancelière Angela Merkel.

Dernier exemple en date, la couverture du magazine britannique The Economist du 10 août, qui “était déjà un scoop avant même d’être sortie”, remarque le journal berlinois. Il en va de même pour les différentes Unes consacrées à Merkel par Newsweek, le New Statesman (Terminator) ou Time. Ou encore, par celles qui la représentent en dominatrice, en Pologne et en Espagne, ou comme nazie en Grèce. Et, tandis que The Economist se moquait une fois de plus de la chancelière, le plus grand magazine allemand, Der Spiegel, réalisait une de ses meilleures ventes avec en Une… le cinquantième anniversaire de la mort de l'écrivain Hermann Hesse. “Merkel sells. — Sauf en Allemagne”, constate la Welt am Sonntag :

Incroyable mais vrai : durant la totalité de la crise de l’euro, les magazines allemands n’ont pas fait une seule couverture sur la chancelière au centre de la tempête. Quand, plus tard, les historiens feront des recherches d’archives sur l’unification européenne, ils s’étonneront : pendant la crise, les Allemands ont acheté des journaux sur les cambrioleurs et les dresseurs de chiens.

Pour expliquer ce phénomène, il ne suffit pas d’affirmer que la politique en couverture se vend mal en Allemagne. C’est sur la relation entre les Allemands et la chancelière qu’il faut se pencher. Ainsi, la seule Une consacrée à la chancelière par le magazine de la Süddeutsche Zeitung, adoptait un ton “*chaleureux et bienveillant*.

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Le papier la présente comme une espèce de parent éloigné qui a un boulot intéressant — et non pas comme une chancelière à une heure dramatique pour le continent. Cela arrange Merkel. Elle estime qu’elle peut mieux travailler quand le peuple ne l’observe pas de trop près. [...] Elle a raison. Les Allemands croient qu’elle est la bonne personne pour affronter la crise. Mais ils préfèrent ne pas regarder de près pour vérifier.

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