Le pétrole permettra-t-il au pays qui a pris ce 1er janvier la présidence de l’UE de sortir de la crise ? A Dublin, on commence à y croire, depuis que la découverte de gisements d’or noir dans la mer Celtique a provoqué une "fièvre de l'or à Cork", note le quotidien La Vanguardia. La deuxième ville d'Irlande est désormais “dans l’attente d’un boom économique”, qui "permet de rêver" dans un pays profondément frappé par la crise, ajoute le quotidien de Barcelone :
Des représentants d'ExxonMobil, de Texaco et d’autres géants pétro-chimiques déjeunent dans les pubs et les restaurants de la ville, au bord du fleuve Lee, tout comme les membres de la troïka [les créditeurs de l’Irlande : FMI, BCE et UE] le font à Dublin. Mais cette fois, avec l'intention d'investir, et non pas de prêter en dictant les conditions.
Le gisement, baptisé Barryfoe Field, pourrait produire jusqu’à 280 millions de barils, pour une valeur de 30 milliards d’euros. Il ne manque qu’un détail : trouver les 1,5 milliard d’euros nécessaires pour son exploitation. C’est le but de la société Providence, créée par le magnat local et ex joueur de rugby Tony O’Reilly , qui a dit vouloir faire de Cork "l’une des villes les plus prospères d'Europe". Et La Vanguardia d'ajouter :
Dans le passé, des gisements pétroliers avaient été trouvés dans la mer Celtique, mais leur coût d'exploitation élevé ne les rendait pas rentables. Mais les circonstances sont maintenant beaucoup plus favorables, avec le développement de techniques d’extraction moins coûteuses, l'augmentation du prix du baril de pétrole et la baisse des taxes que les entreprises étrangères qui investissent en Irlande doivent payer — le pays compte sur l'impôt sur les sociétés le plus bas de l'Union européenne, un motif de friction permanente avec Bruxelles.
Siège européen d’Apple et de l’usine où la multinationale pharmaceutique américaine Pfizer fabrique le Viagra […], Cork veut à présent passer à la catégorie supérieure et se placer dans les ligues économiques et financières sénior. Etre à l’Irlande ce qu’Aberdeen est devenue pour l'Ecosse, et que le pétrole de la mer Celtique rapporte les mêmes bénéfices que celui de la mer du Nord. Avec une consommation [globale] de pétrole qui atteint les 88 millions de barils par jour et une soif tellement insatiable que les considérations écologiques ne parviennent pas à l’étancher, il ne s’agit pas d'une chimère.Le meilleur du journalisme européen dans votre boîte mail chaque jeudi