La Grande Suisse, dernière lubie des populistes

Publié le 22 juillet 2010

L'extrême droite suisse souhaite agrandir le pays en annexant des regions frontalières allemande, française, autrichienne et italienne, rapporte Gazeta Wyborcza. L'Union démocratique du centre (UDC) avait émis cette idée en juin dernier et elle vient juste de soumettre une ébauche de proposition appelant à modifier la constition afin de rendre possible un élargissement. Les régions en question sont le Land allemand de Bade-Wurtemberg, les départements français Alsace, Savoie, Jura et Ain, les provinces italiennes d'Aoste, Côme, Varèse et Bolzano, ainsi que la région autrichienne du Vorarlberg.

Si le projet de l'UDC était mis en oeuvre, la population suisse augmenterait de 17 millions d'habitants, contre 7 actuellementn et Stuttgart deviendrait sa plus grande ville. "Nous devrions faciliter l'integration de ces régions qui souffrent de la gouvernance de la classe politique européenne qui ne s'interresse de toute façon pas à eux. Leurs citoyens ont jalousement lorgné sur notre Etat autonome et rêvent d'une démocratie à visage humain", expliquent les politiciens de l'UDC.

Les autorités suisses n'ont pas fait de commentaires sur ces propositions, qui ont toutefois beaucoup amusé à l'ambassade d'Allemagne, à Berne. Ses employés se seraient demandé quand la Suisse "commencerait à réclamer un accès à la mer". Mais leur bonne humeur a été éclipsée par les résultats d'un sondage de l'hebdomaire suisse Die Weltwoche. Il a révélé que 63% des 1 800 Allemands, Italiens et Autrichiens des régions frontalières interrogés se déclarent en faveur d'un rattachement à la Suisse. Ce n'est guère surprenant étant donné que les salaires suisses sont bien plus élevés qu'en Allemagne par exemple et que les Allemands représentent déjà la majorité des maitres de conférence dans de nombreuses universités suisses.

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