Rassemblement en hommage aux victimes de Toulouse, place de la Bastille, à Paris le 19 mars 2012.

L’union nationale face au crime

L'assassinat de 3 élèves et d'un professeur d'une école juive de Toulouse, le 19 mars, choque le pays. D'autant que 3 militaires maghrébins ont été tués par la même arme les 11 et 15 mars. Mais en pleine campagne électorale, Libération appelle ne pas exploiter politiquement ces événements.

Publié le 20 mars 2012
Rassemblement en hommage aux victimes de Toulouse, place de la Bastille, à Paris le 19 mars 2012.

Que ce soient des obsèques militaires qui honorent les paras morts ou un kaddisch pour les enfants tués et leur professeur, la France est endeuillée. Il est hasardeux de préjuger des motifs du tueur qui a apparemment usé de la même arme dans les trois séries de meurtres. Quel lien peut-on établir entre ce crime antisémite devant une école juive et l’assassinat de militaires français dont deux sont musulmans ? Rien ne permet d’étayer la thèse de crimes racistes ni d’écarter la piste d’un psychopathe.

En l’état de l’enquête, dans le feu de la campagne électorale, les candidats, et le candidat-président en particulier, doivent se garder de toute surenchère, interprétation abusive ou exploitation politicienne de ces crimes. On a vu par le passé comment un scrutin pouvait être pollué par un fait divers crapuleux ou par des opérations militaires dûment programmées à des fins électoralistes.

Entre la juste solidarité et la compassion avec la communauté juive une nouvelle fois touchée et la récupération, le chemin est étroit. Jusqu’à présent, les candidats ont évité tout dérapage. Limitant même pour un jour leurs apparitions et déclarations publiques.

Face à ces drames, l’union nationale, concept souvent galvaudé, est la seule réponse digne. Ce sera l’hommage le plus juste à rendre aux trois soldats, aux trois enfants juifs et à leur professeur assassinés. Les électeurs devront tenir comptables le ou les candidats qui s’écarteraient de ce geste républicain.

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