En marche vers une “Orbánisation” de l’Europe ?

Les Etats membres de l’Union européenne ne s’entendent jamais aussi bien que lorsqu’il est question de migration. Le 6 septembre dernier, le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán (Fidesz, extrême droite) appelait l’UE à prendre davantage de mesures pour lutter contre l’immigration illégale. 

Dans une lettre adressée aux Etats membres datée du 14 octobre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a, quant à elle, fait savoir que son institution proposera bientôt un nouveau texte afin de faciliter l’expulsion de migrants irréguliers et d’harmoniser les compétences en la matière au niveau international. Une annonce qui s’inscrit dans les préparatifs du sommet européen des 17 et 18 octobre, qui sera consacré à la migration.

Rendu public alors même que le nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile (adopté en mai 2024) n’est pas encore totalement entré en vigueur, ce nouveau coup de barre met en lumière une dynamique européenne de répression de l'immigration par des gouvernements d’extrême droite, mais aussi par des exécutifs plus "traditionnels". En Pologne, la coalition du Premier ministre Donald Tusk (KO, centre) – pourtant expressément élue afin de rompre avec la politique autoritaire du précédent gouvernement – envisage aujourd’hui de suspendre temporairement le droit d’asile sur son sol. Une décision contestée par les organisations de défense des droits humains.