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Où sont les maires d’antan ?

Publié le 7 septembre 2015 à 16:22

Si on localise la réponse à Bucarest, elle semble être: en prison ou en assignation à résidence, en attendant leur procès. Même si le dernier rapport de la Commission européenne sur les progrès de la Roumanie montrait que le pays était sur la bonne voie concernant l’éradication de la corruption, les cas semblent se multiplier dernièrement, surtout dans l’administration locale.
S’il est vrai que toute cette explosion d’informations sur les personnes corrompues a son côté positif, car la partie pourrie de la société peut trouver une guérison, il est tout aussi vrai que les questions portant sur leur nombre et sur l’étendue de ce réseau qui n’a pas hésité à mettre la main loin dans le sac de l’Etat sont encore à l’ordre du jour.
Le dernier scandale qui secoue la Roumanie vise autant que le maire de Bucarest, le médecin Sorin Oprescu. Il a été placé en détention préventive pour une période de 30 jours, soupçonné dans une affaire de pots-de-vin (dans la photo, son arrestation, le 6 septembre). Selon les procureurs anticorruption, depuis 2013, un groupe organisé auquel le maire avait adhéré aurait créé au sein de l'administration locale de Bucarest un système par lequel les entreprises qui souhaitaient obtenir des contrats avec les institutions publiques subordonnées au maire devaient remettre à des responsables une partie du profit réalisé grâce à ces contrats. La Direction nationale anticorruption (DNA) soutient que 10 % de la valeur du contrat étant demandée pour Sorin Oprescu, tandis que son avocat nie toute accusation. L’enquête montre que le maire aurait reçu un pot de vin de 25 000 euros, ce samedi.
Mais ce n’est pas le seul cas. Si Oprescu est devenu le premier maire général de la capitale roumaine retenu par DNA, deux autres maires d’arrondissement sont accusés de faits de corruption. Marian Vanghelie, le maire du 5e arrondissement depuis 2000, est accusé d'avoir reçu sous diverses formes des commissions d'environ 20% sur une série de contrats passés avec la mairie. Aussi, le maire du secteur 1, Andrei Chiliman, est accusé de faits de corruption liés à des travaux publics en échange de sa “préférence” pour certaines entreprises. Un autre ex-maire, Cristian Poteras, du 6e arrondissement cette fois-ci, exécute déjà une peine de prison ferme de huit ans, pour des abus.
Une histoire qui semble sans fin et qui offre aux analystes l’occasion de se demander “qui sera le suivant” et d’assurer qu’il y en aura d’autres. Une blague assez triste qui circule en ce moment en Roumanie reprend une réplique d’un personnage ivre du dramaturge Ion Luca Caragiale : “Je vote avec qui ?”. Parce que bientôt la classe politique sera tellement propre qu’il ne restera plus personne…

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