Actualité La corruption en 2018 selon Transparency International

Un regard de près sur l’UE

Selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International publié en 2018, les pays nordiques sont une fois de plus les bons élèves à l’échelle mondiale de la lutte contre la corruption. Mais au regard des données fournies depuis 2012, les pays baltes semblent être les étoiles montantes.

Publié le 8 février 2019 à 08:24

Fin janvier 2019, l’ONG Transparency International (TI) a publié son vingt-quatrième indice de perception de la corruption, une étude classant 180 pays sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100. En plus de fournir un classement mondial, celle-ci analyse en profondeur six régions de la planète (Asie-Pacifique, Afrique subsaharienne, Amériques, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Europe de l’Est et Asie centrale, Europe de l’Ouest et UE) en ce qui concerne leurs avancées récentes dans la lutte contre la corruption. Plus précisément, l’indice IPC mesure la capacité des États à s’attaquer au problème en évaluant la perception de la corruption dans chaque pays sur la base des données de l’étude et des évaluations des experts.

L’étude a fait les gros titres à travers l’Europe car elle a mis en évidence que, bien qu’ils aient obtenu de meilleurs scores que les autres régions, le Vieux continent et l’Europe de l’Ouest n’ont pas progressé en la matière au cours des dernières années.

Les données sur l’UE

En commençant par l’analyse des données fournies par TI, nous nous sommes concentrés sur les États membres de l’UE pour observer l’évolution des scores enregistrés par ces derniers en 2018 et les années précédentes.

Le graphique 1 donne un aperçu du classement des pays de l’UE. TI a indiqué que le Danemark était le « leader mondial ». Il occupe donc logiquement la première place dans l’UE également, suivi de près par la Suède et la Finlande. Fondamentalement, seuls les pays de l’Europe du Nord et de l’Ouest ainsi que les États baltes s’illustrent à travers des résultats au-dessus des valeurs moyenne et médiane.

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Cependant, que peut-on dire à propos de l’évolution des performances des États membres de l’UE ces dernières années ? TI précise que l’indice IPC ne peut être analysé d’une année à l’autre que depuis 2012 en raison de changements méthodologiques introduits dans la méthode de calcul. Nous avons donc calculé la variation en pourcentage de l’indice pour chaque pays de l’UE. Les résultats apparaissent dans le graphique 2 ci-dessous.

A noter : le graphique montre que certains pays qui ont été sous le feu des projecteurs ces dernières semaines pour leurs mauvaises performances de 2018 (par. ex. la Grèce et l’Italie) ont enregistré les plus grands progrès depuis 2012.

Dans le graphique 3, nous avons placé les deux types de performances (l’indice IPC de 2018 et la variation relative entre 2012 et 2018) sur un graphique regroupant les pays selon les catégories régionales suivantes : pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), pays nordiques (Danemark, Finlande, Suède), pays hors espace Schengen (Irlande, Royaume-Uni), pays de l’Europe du Sud (Grèce, Italie, Malte, Portugal, Slovénie, Espagne), groupe du triangle de Visegrád (République tchèque, Hongrie, Pologne, Slovaquie), pays aspirant à faire partie de Schengen (Bulgarie, Croatie, Chypre, Roumanie) et pays de l’Europe de l’Ouest (Autriche, Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas). La valeur donnée pour chaque groupe équivaut au score moyen des pays faisant partie de la région.

Le graphique montre que les pays nordiques ont enregistré des résultats corrects en 2018, mais qu’ils ont été confrontés dans l’ensemble à une tendance négative ces dernières années. Les Etats baltes au contraire ont été moins performants que l’Europe de l’Ouest et le groupe des pays hors Schengen en 2018, mais se sont améliorés de manière notable. D’un point de vue plus général, le graphique illustre dans quelle mesure chaque région a contribué à la dynamique de l’UE concernant l’indice IPC depuis 2012.

Afin de voir dans quelle mesure chaque pays contribue à la performance de sa région, nous avons divisé, dans le document 4, les régions du graphique 3 en 28 États membres de l’UE, tout en conservant les mêmes couleurs de référence (par ex. en rouge les pays situés en Europe du Sud).

Le graphique montre à quel point des pays concrets peuvent plomber les statistiques d’une région. Par exemple, c’est l’Italie et la Grèce qui ont permis à l’Europe du Sud de progresser de manière substantielle sur l’année écoulée. La plupart des pays de l’Europe de l’Ouest semblent bloqués et ne peuvent plus avancer. Les pays du triangle de Višegrad sont les plus disparates, la Hongrie et la République tchèque se retrouvant aux deux extrémités de l’axe horizontal.

Cet article est publié en partenariat avec the European Data Journalism Network

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