La victoire du parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS, nationaliste) a certainement donné le ton pour les élections législatives de l'automne. Le résultat le plus frappant concerne le taux de participation, qui a presque doublé par rapport à 2014 (45,68 %). Cela signifie que la société polonaise devrait être relativement engagée au cours des prochains mois, à mesure que la campagne nationale prendra de l'ampleur.
Avant les élections européennes, la plupart des sondages et des observateurs s'attendaient à ce que le résultat final soit extrêmement serré.
La majorité des partis d'opposition centristes de gauche et de droite s'étaient unis pour former la Coalition européenne et contester la domination du PiS. Il semblait qu'une égalité, voire une victoire sur le parti au pouvoir, était sur le point de se réaliser. Les résultats finaux ont toutefois apporté une victoire écrasante pour le PiS et de nouvelles questions quant à l'efficacité de la stratégie de l'opposition pour les législatives.
Le PiS a remporté l'élection avec 45,4 % des voix, l'opposition arrivant loin derrière avec 38,5 %. Le nouveau parti progressiste Wiosna ("Printemps") a obtenu 6 % des voix, tout juste au-dessus du seuil de représentativité de 5 %. D'autres partis, dont l'extrême droite Konfederacja ("Confédération"), qui a fait campagne sur des slogans eurosceptiques et antisémites, n'ont pas été élus au Parlement européen.
Repenser la stratégie
Le résultat des élections oblige maintenant l'opposition centriste à repenser sa stratégie. Le résultat montre que les électeurs polonais se soucient davantage des programmes d'aide sociale et moins de questions abstraites comme l'Etat de droit. Cela prouve également que l'opposition doit créer son propre programme attractif plutôt que de simplement faire campagne contre le parti au pouvoir.
Le fossé entre zones urbaines et rurales est un autre problème à garder à l'esprit, car les villes ont été largement conquises par la Coalition européenne, tandis que les campagnes ont voté massivement en faveur du PiS. Les critiques notent que l'opposition a passé trop peu de temps à faire campagne en dehors des grandes villes, alors que le PiS était extrêmement actif dans les villes moyennes, les petites villes et les villages, où il a rencontré les habitants. Dans quelques semaines seulement, nous saurons si l'opposition a tiré ou non les dures leçons des élections européennes.
Cet article est publié en partenariat avec Eurozine