Pour l’editorialiste et économiste Joaquín Estefanía, les citoyens grecs et européens se sont posés deux questions lors de cette crise économique : L’euro est-il une camisole de force dorée européenne? Est-il compatible avec le modèle social européen?
Le débat ouvert en Grèce consiste à savoir si l'euro est compatible avec le modèle social européen. Et comment la tension entre une démocratie nationale et l'appartenance à un club supranational comme celui de la zone euro est gerée. Telle est la question qui sera finalement réglée ces jours-ci en Gréce. L’euro a été le projet politique le plus important dans l'histoire de l'UE, car il a représenté un énorme transfert de souveraineté nationale, dans l’idée qu'il apporterait le bien-être aux citoyens. Quand cela ne se produit pas, parce qu'il a été mal conçu et est incomplèt ou parce que la souveraineté est transmise à des personnes ou à des entités qui ont moins de légitimité démocratique que celles nationales, les questions de fond restent ouvertes.