Revue de presse Lumière sur le Sud-Est

Agents russes, guerre civile et affaires de corruption : un prélude chaotique annonce les élections de 2024

Alors qu’approchent les élections européennes de 2024, la presse commence à déterrer les vilaines vérités que les politiciens, des maires aux présidents, tentent de dissimuler en amont du scrutin. Résumé de l’actualité en Europe du Sud-Est, en collaboration avec Display Europe.

Publié le 30 novembre 2023 à 11:08

Les élections européennes et locales étant au cœur de l'actualité sur tout le continent, les médias redoublent d'efforts pour dénoncer l'utilisation abusive des fonds publics, la corruption et la manipulation des politiciens en campagne.

Le quotidien Libertatea a envoyé l'un de ses reporters au Cap-Vert, où le président roumain Klaus Iohannis et son entourage s'étaient arrêtés lors d'une tournée politique destinée à "remettre la Roumanie sur le radar africain”.  Après s’être intéressés à l'un des avions loués par le président et aux politiques encadrant les voyages présidentiels dans d'autres pays européens, les journalistes du média Recorder ont quant à eux conclu que " la Roumanie s'avère être le seul pays de l'UE où le président voyage avec des avions privés et garde les coûts secrets”. Iohannis, quant à lui, a déclaré qu'il révélerait le coût de son voyage à l’avenir.

Sauvé par la mairie

Le média bulgare d’investigation Bivol a révélé que le maire centriste récemment élu dans la ville de Varna, Blagomir Kotsev, serait lié à plusieurs transactions offshore. Les journalistes de Bivol affirment que Kotsev faisait l'objet d'une enquête avant de se voir accorder la protection du statut de candidat à la mairie. Kotsev a été l'un des rares maires de la coalition pro-européenne PP-DB à obtenir de meilleurs résultats que les représentants du GERB dans les grandes villes.

Les électeurs révèlent la présence d'agents pro-russes lors des élections en Moldavie

La Moldavie a tenu ses élections locales le 5 novembre. Le Parti action et solidarité (PAS, centre droit) est arrivé en tête de la course, obtenant 291 des 895 mairies (32,51 %). Quelques jours avant les élections, cependant, la Commission moldave pour les situations extraordinaires a interdit aux candidats du parti d’opposition Chance de se présenter, accusant ce dernier d'être financé avec de l'argent russe par l’oligarque en exil Ilan Șor. 

Cet article vous intéresse ?

Il est en accès libre grâce au soutien de notre communauté. Publier et traduire nos articles à un coût. Pour continuer à vous informer en toute indépendance, nous avons besoin de votre soutien.

Je m’abonne ou Je fais un don

Le jour des élections, le journal d'investigation Ziarul de Gardă (ZDG) est allé à la rencontre d’habitants de la ville d'Orhei, qui vote traditionnellement pour le parti Chance. Le ZDG souhaitait savoir quel candidat obtiendrait le soutien de la population, son favori désormais hors course. Mais les habitants d'Orhei ont avoué que leur vote avait été influencé. "C'était un rassemblement, ils nous ont donné des indications. Nous avons des agents qui nous informent”,  a avoué une dame âgée. C’est Tatiana Cociu, la candidate soutenue par le leader du parti Chance, qui a finalement remporté les élections à Orhei.

Elections en Serbie : changement ou guerre civile ?

Un nouveau cycle d'élections approche à grands pas en Serbie. Le scrutin, prévu pour décembre prochain, concerne à la fois les échelons local et parlementaire, et revêt donc une importance toute particulière. Les élections permettront également de mesurer l'opinion des Serbes concernant l’actuel président Aleksandar Vučić. Selon un sondage de l'institut CRTA, les interrogés tendraient plutôt à donner à l’actuel président une évaluation négative plutôt que positive – une première en Serbie. Le journal Danas s'est entretenu avec l'analyste politique Miljan Mladenović à ce sujet. Selon lui, le soutien électoral de Vučić pourrait bel et bien diminuer, un phénomène habituel après une période de crise. S'adressant au même journal, l'actrice Svetlana Ceca Bojković, qui a rejoint la pétition ProGlas visant à encourager les Serbes à voter, craint que le pays ne soit confronté à une guerre civile si la population ne se rend pas aux urnes.

Erdoğan accusé d’une “tentative de coup d‘Etat” par son principal opposant

Pendant ce temps, en Turquie, le nouveau rival du président Recep Tayyip Erdoğan, Özgür Özel, fait ses débuts en tant qu'énergique opposant à la tête du Parti républicain du peuple (CHP). Il a déjà annoncé que le parti était "sur la voie de la victoire" aux élections locales de mars 2024. Le quotidien turc Cumhuriyet rapporte qu’Özel a accusé Erdoğan de "tentative de coup d'Etat" après que celui-ci a attaqué une décision de la Cour constitutionnelle de libérer un député emprisonné.  "Reprenez vos esprits, nous sommes là. Le Parti républicain du peuple est là", a déclaré Özel.


À lire aussi

Les critiques affirment que la majorité a exclu l’opposition du contrôle parlementaire

Tirana Times | 23 novembre | EN

Le journal international albanais Tirana Times rapporte que le parti socialiste au pouvoir en Albanie a approuvé le budget de l'Etat pour 2024 rapidement et sans débat, soulevant des inquiétudes quant à l'intégrité démocratique du Parlement albanais. Les députés de l'opposition affirment que la majorité les prive de leurs "droits constitutionnels" de former des "commissions d'enquête parlementaires". Les socialistes au pouvoir ont esquivé les protestations de l’opposition en organisant des réunions en ligne et en dépassant l'opposition en nombre. Les partenaires internationaux du pays, notamment les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni, jugent la situation inacceptable. L'opposition, dirigée par l'ancien Premier ministre Sali Berisha (Parti démocrate d'Albanie, centre droit), promet de continuer à œuvrer pour le rétablissement de la démocratie, mais les conflits internes n'arrangent rien.

Des décisions de justice non appliquées

Rigon Qarkaj | Kosovo 2.0 | 27 octobre | EN, SQ, SR

Dans un article publié sur Kosovo 2.0, un conseiller juridique kosovar affirme que les femmes paient de leur vie la non-application des décisions de justice et la négligence institutionnelle dans la lutte contre la violence fondée sur le genre. Il arrive en effet que certains auteurs de violences échappent à la justice par négligence, et les conséquences tragiques comme le meurtre de Marigona Osmani, âgée de 18 ans, le prouvent. Des incidents récents, comme la mort de Hamide Magashi, 35 ans, soulignent le besoin urgent de peines plus efficaces et d'un engagement sérieux dans la lutte contre les violences sexistes au Kosovo.

“Il nous reste 20 jours à vivre” : comment la multinationale Avramar a failli s’effondrer à nouveau

Salomon | 17 octobre | EN, GR

Le média d'investigation grec Solomon révèle qu'Avramar, une entreprise qui contrôle environ 70 % de l'industrie de la pisciculture en Grèce, est confrontée à une crise financière qui menace l'ensemble du secteur. La cause ? Les sociétés actionnaires Amerra et Mubadala n'auraient pas respecté leurs engagements d'injection de fonds, menaçant ainsi la survie d'Avramar. Malgré la promesse de rembourser une partie de sa dette de 400 millions d'euros en 2023, Avramar cherche aujourd'hui à obtenir un nouveau prêt, invoquant une crise imminente. Des inquiétudes ont été soulevées quant au devoir de vigilance des banques et à la supervision de la Banque de Grèce dans l’affaire.

En partenariat avec Display Europe, cofinancé par l'Union européenne. Les points de vue et opinions exprimés n'engagent cependant que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l'Union européenne ou de la Direction générale des réseaux de communication, du contenu et de la technologie. Ni l'Union européenne ni l'autorité subventionnaire ne peuvent en être tenues pour responsables.
Display Europe, European Cultural Foundation, European Union

Vous avez eu accès à l’intégralité de cet article.

Vous voulez soutenir notre travail ? Voxeurop dépend des abonnements et des dons de son lectorat.

Découvrez nos offres à partir de 6 € par mois et les avantages réservés à nos abonné(e)s.
Je m’abonne

Ou faites un don pour renforcer notre indépendance.
Je fais un don

Média, entreprise ou organisation: découvrez notre offre de services éditoriaux sur-mesure et de traduction multilingue.

Soutenez un journalisme qui ne s’arrête pas aux frontières

Bénéficiez de nos offres d'abonnement, ou faites un don pour renforcer notre indépendance

sur le même sujet