"I just can’t get you out of my mind", chantait déjà Kylie Minogue. Qui n'a pas un jour été atteint de "rengainalgie" ou "ritournellite". Les sujets touchés par cette maladie présentent des difficultés à se concentrer, ressentent des frustrations et manifestent des tendances à chantonner et à fredonner sans même s’en apercevoir. Le dernier symptôme, en particulier, s’avère être extrêmement contagieux et contribue à la propagation de la maladie susnommée.
Autrefois, les Allemands qualifiaient de "perce-oreille" ("Ohrwurm") une personne flatteuse. De nos jours, l’expression, signifiant littéralement "vers d’oreille", désigne de façon figurée une musique qui rampe dans le conduit auditif pour y faire son nid. L’expression allemande a été littéralement transposée de l’autre côté de la Manche pour donner en anglais "earworm". Les Espagnols voient plutôt la rengaine comme une "chanson collante" ("canción pegadiza"). Quant aux Portugais, c’est sur sa longévité qu’ils ont mis l’accent avec "chewing-gum d’oreille" ("chiclete na orelha"). On parle de "musique entêtante" chez les Français et de chanson "énervante" ("canzone tormentone") chez les Italiens. Cela explique pourquoi les Nations-Unies ont reconnu la musique qui passe en boucle comme un outil de torture… Comment diable se débarrasser de cette mélodie qui me trotte dans la tête ("chodzi mi po glovie"), se demandent d'ailleurs les Polonais ?
Vivian Rumpler / Traduction de Christophe Lucchese
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