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Comment Eni a “vendu” à la presse italienne ses obligations “vertes” bien peu durables

Plus de 300 000 Italiens ayant souscrit à une obligation Eni présentée comme “verte” par la grande presse italienne pourraient pour cela avoir contribué sans le savoir au réchauffement climatique.

Publié le 26 mars 2025
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Déclaration à vérifier : Selon certains médias italiens de référence, les obligations durables d'Eni servent exclusivement à financer des projets qui répondent aux critères ESG (respect de l'environnement, des normes sociales et de la bonne gouvernance).

Contexte : Au moment du lancement sur le marché, en 2023, d'une obligation “liée à la durabilité”, Eni comptait des centaines de projets d'exploration et d'extraction d'hydrocarbures. L'argent récolté grâce à l'“obligation durable” pourrait avoir été utilisé dans certains d'entre eux. Le succès de cette opération d'un montant de deux milliards d'euros a été rendu possible entre autres par une campagne médiatique massive dans laquelle Eni s'est présentée au public comme une entreprise engagée dans la décarbonation et la transition énergétique.


Le 16 janvier 2023, le géant pétrolier italien Eni a lancé sur le marché italien une obligation “liée à la durabilité” qui n'a cependant rien de durable. D’après un rapport de Greenpeace, Eni a 552 projets d'extraction et d'exploration pétrolière à son actif et l'argent de l'“liée à la durabilité” pourrait avoir été utilisé dans certains d'entre eux.

Le succès de cette opération de deux milliards d'euros a été rendu possible entre autres par une campagne médiatique massive dans laquelle Eni a utilisé des articles de journaux et des espaces publicitaires pour se présenter comme une entreprise engagée dans la décarbonation et la transition énergétique.

La presse italienne célèbre les fausses “obligations vertes”

Un récent rapport de la Commission nationale pour les sociétés et la bourse (Consob, équivalent de l'AMEF française) révèle que 50 % des épargnants italiens s'intéressent aux investissements durables. Parmi eux, 81 % utilisent moyennement ou beaucoup les journaux pour s'informer. D’où l’importance pour eux de disposer d’une information la plus complète et exacte possible. Pourtant, comme nous verrons, ce n’est pas toujours le cas.

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Depuis les années 1980 et la financiarisation de l’économie, les acteurs de la finance nous ont appris que toute faille dans la loi cache une opportunité de gain à court terme. Les journalistes récompensés Stefano Valentino et Giorgio Michalopoulos décortiquent pour Voxeurop les dessous de la finance verte.

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