Le sommet européen du 30 janvier a-t-il trouvé la solution pour régler la crise de la zone euro ? La France est-elle obligée de suivre l’Allemagne pour garder son influence ? La faillite de la Grèce est-elle possible, et la sortie du pays de la zone euro est-elle souhaitable ? A l’orée d’une campagne présidentielle où l’enjeu européen va être au coeur des débats, le ministre français des Affaires européennes Jean Leonettiétait le grand témoin de l’émission Carrefour de l’Europe, le 5 février, sur RFI, pour répondre à ces questions.
Pour Jean Leonetti, le pacte budgétaire adopté le 30 janvier par 25 Etats membres, qui instaure notamment la règle d’or en matière de contrôle des déficits, "n’est pas que la discipline. C’est la discipline et la solidarité, avec un but essentiel, la croissance et l’emploi". Puisque "l’ensemble des Etats membres sont obligés d’avoir une politique de rigueur budgétaire, l’Europe est la relance", assure Jean Leonetti, qui met en avant les 104 milliards d’euros que les dirigeants européens veulent consacrer à la croissance et l’emploi des jeunes.
Ce traité, que les vingt-cinq comptent signer en mars, ne sera pas ratifié par la France avant l’élection présidentielle de mai. Mais Jean Leonetti qualifie d’"aberration" la proposition de François Hollande de renégocier le traité en cas de victoire : "Le traité signé engage la France et la France engage l’Europe". Le remettre en cause signifierait "une crise en Europe".
Alors que les négociations se poursuivent entre Athènes et ses créanciers privés pour restructurer la dette grecque et permettre un nouveau plan de sauvetage, le ministre des Affaires européennes rappelle qu’"il ne peut pas y avoir de solidarité sans discipline, mais [il] reconnai[t] qu’elle est difficile à mettre en place". Pour autant, mettre un pays sous tutelle budgétaire, comme a semblé le proposer l’Allemagne, est "une altération profonde de la souveraineté d’un pays. On ne met pas l'âme des peuples sous tutelle budgétaire".
Alors que la règle d’or semble être le principal horizon de la zone euro, Jean Leonetti estime que "l’Europe est autre chose qu’une monnaie unique, c’est un destin commun, ce destin s’appuie sur une puissance économique et financière au service de nos valeurs". Il considère comme "indispensable pour les équilibres du monde que l’Europe, qui est une culture, une civilisation, soit aussi une puissance économique et monétaire".
L’intégralité de l’interview de Jean Leonetti, avec Daniel Desesquelle et Eric Maurice, de Presseurop, est à écouter sur le site de l’émission Carrefour de l'Europe.
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